Quand le faux engagement devient sabotage de l’action publique (LJ NGOMA)

Quand le faux engagement devient sabotage de l’action publique (LJ NGOMA)
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AD – Libreville (Gabon) – Toujours les mêmes visages, toujours les mêmes postures, toujours les mêmes mises en scène. On les retrouve dans tous les débats, dans toutes les crises, dans toutes les polémiques.

Hier en défenseurs des opprimés, aujourd’hui en justiciers improvisés, demain encore dans un nouveau costume, selon l’air du temps et les caméras disponibles.

Leur activisme n’est pas un engagement. C’est une stratégie. Une stratégie de confusion des rôles, d’usurpation de fonctions, et d’appropriation des luttes sans mandat, sans légitimité, sans cadre.

Une organisation non gouvernementale, une organisation associative, ou toute autre structure militante n’a ni vocation ni droit de se substituer à l’État, encore moins de perturber le fonctionnement des services publics ou de créer des blocages dans la gestion des problèmes de la société, qu’il s’agisse des déguerpissements, des dysfonctionnements dans les administrations, ou d’autres difficultés collectives. Qu’elle dénonce, alerte ou interpelle, c’est son rôle, et c’est même salutaire. Mais lorsque cela dégénère en obstruction ou en entrave au travail des institutions, on ne parle plus de militantisme : on parle de sabotage.

Ce genre de comportement ne fait pas avancer la cause qu’il prétend défendre. Il la discrédite. Et pire : il sabote l’action du gouvernement, il ne fait pas avancer la présidence de la Cinquième République, et il affaiblit les institutions. Il décrédibilise les réformes, et alimente un climat de confusion et de défiance généralisée.

Car même lorsque les sujets abordés sont pertinents, ce qui est souvent le cas, la manière dont ils sont instrumentalisés trahit une autre finalité : celle de la récupération politique, du positionnement personnel, et parfois même du chantage social. Les plus vulnérables deviennent alors des pions dans un jeu d’influence, rarement les vrais bénéficiaires des causes brandies en vitrine.

L’héritage de l’ordre ancien est trop lourd pour que l’on puisse reconstruire le Gabon en surfant sur les émotions. Un pays ne se bâtit pas, dans l’agitation émotionnelle. Il exige rigueur, patience, méthode et unité.

L’incivisme, y compris chez certains activistes, malgré la pertinence des sujets, ne doit jamais se substituer à la citoyenneté, ni aux valeurs républicaines qui nous unissent. Ce n’est qu’en respectant ces principes fondamentaux que nous pourrons véritablement aider le président de la République.

Il est temps de s’interroger :
Ces personnes servent-elles les causes qu’elles prétendent défendre… ou se servent-elles de ces causes pour exister ?

Un engagement véritable ne se mesure ni au bruit ni au costume, mais à la rigueur, à la loyauté envers les institutions, et à la capacité de construire plutôt que détruire.

Aujourd’hui plus que jamais, aidons le président de la Cinquième République à corriger les dysfonctionnements hérités de l’ordre ancien, afin de bâtir ensemble un avenir plus juste et efficace pour notre pays.

Aucune réforme ne se fait sans douleur, mais c’est le prix à payer pour la réparation des blessures, des humiliations, de la déshumanisation dont le peuple a été victime de la part de l’ordre ancien.

Comme un vaccin, qui est une bactérie fabriquée pour combattre un mal, les réformes sont des remèdes nécessaires pour guérir notre pays. Elles peuvent provoquer des réactions, mais elles sont indispensables pour protéger et renforcer notre avenir commun.

Jocelyn Louis NGOMA
acteur de la société civile

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