Education : un Djiboutien doyen des bacheliers 2025

AD – Libreville (Gabon) – Il s’appelle Ali Adou Roble. Il a 61 ans. Il est père de 8 enfants, grand-père de 3 petits-enfants, et salarié depuis plus de quatre décennies à l’Électricité de Djibouti (EDD).
Cette année, il a pourtant partagé les bancs de l’examen du baccalauréat professionnel avec des candidats bien plus jeunes que lui. Et contre toute attente, il ne s’est pas contenté de réussir : il a brillamment décroché la mention Très Bien, avec une moyenne remarquable de 17,64 sur 20.
Un exploit personnel qui force l’admiration et qui symbolise, mieux que mille discours, que l’apprentissage n’a pas d’âge.
Ali n’a jamais cessé de travailler depuis 1983, année où il a rejoint le service production de l’EDD. Pourtant, malgré une vie bien remplie entre son métier exigeant, ses responsabilités familiales et son rôle de patriarche, il a pris une décision audacieuse : reprendre ses études.
Pendant trois années consécutives, Ali a suivi les cours du soir au Lycée Industriel et Commercial (LIC), en reprenant l’intégralité du cursus professionnel : seconde, première, puis terminale. Une démarche que beaucoup auraient jugée impossible, mais qu’il a menée avec sérieux, rigueur et détermination.
« Les cours que j’ai suivis m’ont non seulement permis d’obtenir mon bac, mais ils m’ont rendu encore plus efficace dans mon métier. Les savoir-faire appris, je les ai réutilisés sur le terrain, au quotidien. » explique-t-il avec une fierté discrète mais légitime.
Une réussite intergénérationnelle.
Et comme si cette réussite personnelle ne suffisait pas à émouvoir, sa propre fille, élève au lycée de Balbala, a elle aussi obtenu son baccalauréat scientifique cette année, avec la mention Assez Bien. Père et fille unis dans un même défi, une même victoire. Une belle image de la transmission des valeurs d’effort et de mérite au sein de la famille.
Un message fort à la société.
Le parcours d’Ali est bien plus qu’une réussite personnelle. Il est un cri silencieux mais fort adressé à toute une nation :
– Qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre.
– Que le travail manuel et l’intelligence technique méritent respect et reconnaissance.
– Qu’on peut transmettre à ses enfants autre chose que des biens matériels : l’exemple.
M. Ali merci d’avoir rappelé à tous que le mérite n’a pas d’âge, et que la grandeur se trouve parfois dans les gestes les plus simples : ouvrir un livre après une journée de travail, ne jamais renoncer à apprendre, ni à rêver.
MAG/PIM/ad/25