Sports : le Gabon peine à payer les fédérations sportives

Sports : le Gabon peine à payer les fédérations sportives

AD – Libreville (Gabon) – Le gouvernement gabonais n’arrive pas à payer les primes et autres servitudes aux différentes fédérations sportives dont les équipes sont engagées dans des compétitions internationales, notamment hors du pays, en dépit de l’arrivée au pouvoir en août 2023 du Comité de transition pour  la restauration des institutions (CTRI), dénoncent plusieurs sources sportives proches du dossier, mercredi.

Selon une source qui a requis l’anonymat : « certaines personnes désignées pour s’occuper des sorties financières nageraient à contre-courant de la politique mise en place par le général président Brice Clotaire Oligui Nguema, ajoutant que la recrudescence des impayés du ministère des Sports aux fédérations sportives deviennent un cancer « incurable ».

Les exemples sont légions, l’on peut citer pêle-mêle. La participation au championnat d’Afrique de taekwondo, aux championnats du monde de judo, au championnat d’Afrique de judo.

La sortie de la fédération gabonaise d’athlétisme au Cameroun en juin dernier, la 5ème et 6ème journées des éliminatoires de la CAN 2025, championnat d’Afrique de Ju-jitsu Maroc 2024, n’ont pas été entièrement financé par le ministère de tutelle.

Pour compléter ce tableau peu reluisant, les athlètes et les encadrements techniques convoqués pour défendre les couleurs du Gabon sont très souvent réduits à la mendicité.

Pour obtenir gain de cause auprès de l’autorité compétente , les athlètes sont souvent obligés d’observer de mouvement de grève en interne et à la veille des grands rendez-vous internationaux ; constate-t-on.

« Nous avons encore en mémoire le mécontentement des athlètes gabonais à la veille des Jeux Olympiques Paris 2024. Il aurait fallu la descente sur le terrain du Chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema pour décanter la situation, alors qu’un budget avait été mis à la disposition de nos ambassadeurs », a fulminé un autre responsable sportif qui n’a pas voulu décliner son identité.

« L’Etat fait souvent des efforts pour trouver les moyens à travers son partenaire Omed voyage, afin d’assurer le nécessaire, notamment l’hébergement, le transport et la restauration, il n’en demeure pas moins que beaucoup de choses restent à faire », a relativisé  pour sa part un journaliste sportif très aux faits des questions de gestion des compétitions internationales.

Face cette situation ubuesque, les athlètes i au péril de leur vie laissent très souvent leurs familles sans moyens de subsistance au motif que le ministère des Sports ne dispose pas de fonds disponibles.

« Pourquoi engager les sélections en compétition officielle si on ne peut tenir les engagements pour lesquels la tutelle doit son existence », s’interroge Marius, un athlète débité par le calvaire qu’ils subissent.

Selon lui, il ne peut y avoir de ministère des Sports sans fédérations sportives et athlètes.

Pour démontrer l’ampleur de la crise, l’Union, l’unique quotidien papier du pays avait écrit dans ses colonnes la situation de la dette vis-à-vis de l’agence Omed voyage. Un article au vitriol qui devait pousser le ministère des Sports à revoir sa copie et son mode de fonctionnement lorsqu’il s’agit des intérêts de la nation.

La déchéance comme une chronique annoncée se poursuit pour les sportifs gabonais. La sélection nationale de Ju-jitsu se trouve au Maroc où elle prend part aux championnats d’Afrique.

« Les mêmes méthodes ont été employées. Aucune prime de servitude à l’ensemble de la délégation gabonaise. On s’interroge sur quelle restauration des institutions parlent on, si un compatriote qui est envoyé à l’extérieur pour défendre les couleurs nationales n’est pas en mesure de pouvoir bénéficier du strict minimum, à quoi peut-on s’attendre en termes de résultats », s’est interrogé un athlète quelques heures avant de prendre le vol pour le Maroc.

Le stress permanent

Malgré l’arrivée au pouvoir des militaires, les mauvaises pratiques dans les milieux sportifs semblent avoir la vie dure. Les calendriers annuels de toutes les fédérations sportives sont connus dès le début de la saison. Cependant les budgets devant couvrir les compétitions ne sont presque jamais mises à disposition dans les temps impartis.

Cette situation est quasiment généralisée, le football considéré comme le sport roi n’est pas épargné. Depuis cinq ans le championnat est quasiment inexistant, faute de financement, indique-t-on.

Des spécialistes des questions des sports ne cessent dénoncer les comportements déviants de certains fonctionnaires du ministère des Sports qui se déplacent en masse lors des compétitions au détriment des véritables acteurs obérant les sommes alloués acteurs des compétitions.

EB/PIM/ad/24

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