AD – Libreville (Gabon) – Par Mozaya Madiba: Finies les vacances place maintenant à la mobilisation pour défendre les intérêts des agents de la Caisse national de sécurité sociale (CNSS). Le Syndicat des Professionnels de la Sécurité Sociale (SYPROSS) a tenu, hier, sa rentrée syndicale dans le 6ème arrondissement de la commune de Libreville.
Le lancement de la rentrée syndicale du SYPROSS a été meublé par l’allocution du président de cette formation syndicale. Il était question, pour Richard NDI BEKOUNG de faire le point des activités syndicales menées dernièrement, et présenter les revendications clés que va comporter la poursuite de l’action du syndicat pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de la CNSS.
Sa prise de parole a eu l’effet de rappeler le contexte particulièrement difficile marqué par de nombreuses crises qu’a traversé la CNSS notamment :
– la Crise économique de 2015 ;
– Crise sanitaire liée à la pandémie de la COVID-19 ;
– le Dysfonctionnements structurels ;
– Dysfonctionnements organisationnels.
Tous ces manquements ont conduit la Caisse Nationale de Sécurité Sociale dans une situation de grande incertitude aux conséquences multiples :
Dette fournisseurs de 10 milliards ;
Nouveaux droits impayés depuis 4 ans, évalués à plus de 10 milliards ;
Indemnités journalières de maternité depuis 4 ans, évaluées à près de 4 milliards ;
Crédits bancaires de 55 milliards ;
Masse salariale atteignant 2 milliards par mois ;
Déficit de la branche des pensions élevé à 20 milliards ;
Augmentation du nombre de retraités.
Selon le leader du SYPROSS, « Cette situation est venue malheureusement accélérer la dégradation des conditions de vie et de travail des travailleurs soumis depuis de longues années aux injustices et aux inégalités humiliantes. Il s’agit notamment :
– Absence de plan de carrière. En effet, plusieurs travailleurs sont restés dans une même catégorie pendant plus de 20 ans voire toute leur vie professionnelle ;
– Suspension des compléments de salaires ou de sursalaires
infligés à certains travailleurs, tandis que d’autres les ont
conservés ;
– Projet de licenciement des techniciennes de surface
(septembre 2018) ;
– Suspension des avances conventionnelles (art.48 CC) ;
– Mauvaise répartition du travail ;
– Absence de formation à l’ensemble des travailleurs ;
– Absence de cérémonie dédiée aux retraités CNSS (art.53
CC) ;
– Modification de la date de paiement des salaires ;
– Mise sur chèques des travailleurs ;
– Mauvaise classification à l’embauche ;
– Suppression du 13ème mois ;
– Suspension de la prime de recouvrement ;
– Prélèvement de l’IRPP sur les services rendus ;
– Prélèvement abusif des agents occupant les logements de Franceville », a-t-il indiqué.
Examinant la situation actuelle, le SYPROSS qui a ouvert cette rentrée syndicale sous le thème évocateur: » Ensemble, bâtissons une nouvelle CNSS dans la paix et la responsabilité, pour la préservation des emplois, la pérennité des paiements des prestations sociales et pour plus de justice sociale « , n’a pas manqué de saluer les efforts de la tutelle en reconnaissant une nette amélioration de la situation de la structure.
Il s’agit de :
Paiement des pensions et des salaires par anticipation ;
Paiement effectif des arriérés de pensions et des nouveaux droits avec un soutien massif de l’Etat et de la FEG ;
Réduction de la masse salariale;
Réduction des charges (frais de carburant, frais logistique) ;
Bancarisation de plus de 3500 personnes ;
Réformes paramétriques n’attendent que la validation du Parlement ;
Rééchelonnement des crédits bancaires ;
Recouvrement amélioré avec près de 1490 nouveaux cotisants;
Assainissement du fichier des pensions avec 2 recensements par an ;
La CNSS ne fait plus recours aux crédits bancaires depuis la mise en place de l’Administration Provisoire ;
Lutte contre la fraude qui se traduit par de nombreuses arrestations en cours au sein de l’Institution.
Toutefois, « S’il y a aujourd’hui un motif de satisfaction quant aux réformes engagées et surtout aux sacrifices consentis par les travailleurs, nous invitons l’employeur à rétablir les acquis suspendus dans les délais raisonnables (compléments de salaires ; passage catégoriel ; 13ème mois ; primes de recouvrement de façon équitable, etc…) », a martelé Richard Ndi Bekoung.
Quant à ceux qui critiquent la nouvelle forme de syndicalisme du SYPROSS, Richard NDI BEKOUNG a condamné avec la dernière énergie « le radicalisme, la haine, le populisme, l’injure, la calomnie, le mensonge et le déni de la réalité qui doivent être combattus».
Si le SYPROSS salue le climat de décrispation au sein de la CNSS, il n’en reste pas moins lucide. « Si nous nous réjouissons du retour à la prospérité de la CNSS, nous invitons l’Administrateur Provisoire à la valorisation du personnel et d’en finir avec les injustices sociales :
1- Régulariser les situations administratives contentieuses issues des programmes de gestion antérieure ;
2- Réviser la Convention Collective afin de permettre le passage automatique d’une catégorie à une autre ;
3- Mener à terme le processus de clarification des situations administratives de l’ensemble des organisations syndicales conformément aux usages et exigences dans le cadre la politique de dialogue social depuis 2018. », a déclaré Richard NDI BEKOUNG.
Nul doute que le SYPROSS, sous la conduite de son leader, veillera à ce que les engagements pris par la tutelle soient respectés.
MM/PIM/ad/23