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Parti Les Démocrates: Akure Davain à cœur ouvert!

AD- Libreville (Gabon) – Par Narcisse Ngoulou: À  l’aube d’un mois d’août qui s’annonce agité, en raison des élections générales, le parti Les Démocrates (LD) de Guy Nzouba Ndama affiche, dans une longue interview à Africdirect, sa détermination à maintenir le cap de ses ambitions. État des lieux du parti avec Akure Davain, président du groupe parlementaire Les Démocrates.

Africdirect: Comment se porte le parti Les Démocrates ?

Akure Davain, président du groupe parlementaire Les Démocrates

 D’abord je voudrais vous remercier d’être venu vers moi pour cette interview. Le parti Les Démocrates comme vous le savez, est un parti de l’opposition gabonaise qui a le plus grand nombre d’élus qu’ils soient nationaux ou élus locaux. Le parti se porte bien mais vous savez que notre président Guy Nzouba Ndama aujourd’hui est assigné en résidence ; Cela signifie qu’il n’a plus droit ni la parole ni sortir de chez lui, pour une affaire dont nous sommes convaincus que ce n’est pas une affaire judiciaire puisque les dispositions réglementaires dans notre pays ne retiennent aucune infraction  mais qu’il s’agit tout simplement d’un problème politique parce qu’il faut dire les choses telles qu’elles sont et le président Nzouba  est un poids lourd du paysage politique gabonais et ceux qui sont en face, ne souhaitent pas le voir libre de ses moyens. C’est pour cela il est aisé de conclure que le parti Démocrate est amputé de son capitaine. Quand une équipe n’a pas de capitaine, le fonctionnement est un peu difficile mais malgré tout cela, Les Démocrates continuent leur lutte pour les intérêts de nos compatriotes.

Qu’est- ce qui vous sépare d’Ali Bongo Ondimba ?

Nous sommes dans deux dispositions et dans deux camps politiques différents. Ali Bongo Ondimba, je parle du Président de la République est Chef de la majorité et nous nous sommes dans l’opposition. Donc politiquement, nous sommes les uns face aux autres mais je n’ai aucun problème personnel avec l’homme Ali Bongo Ondimba. C’est un gabonais comme un autre, avec qui je n’ai pas de relations particulières parce que je n’ai pas la chance de le fréquenter mais nos désaccords sont également politiques.

Pour certains partis d’opposition, à l’approche des élections, les temps sont plus à la radicalisation qu’à la modération. Et vous ?

Je pense que nous avons une ligne de politique qui est constante, nous n’avons pas changé notre manière de voir les choses. Nous sommes un parti qui a une philosophie qui est la sociale démocratie  dont l’objectif est de conquérir le pouvoir et qui a décidé de ne pas faire la politique de la chaise vide parce que nous pensons que cette politique ne paye pas. Mais nous sommes tout simplement un parti qui espère arriver aux affaires. C’est pour cela que nous nous opposons à la politique de la majorité actuelle.

Pour la première des fois dans l’histoire de notre pays, une femme, Rose Christiane  Ossouka Raponda, occupe les fonctions  de Vice- Présidente de la République. Cela vous inspire quoi ?

Je n’ai pas d’inspiration particulière car les décisions des nominations relèvent du Président de la République ; Donc il a décidé de désigner cette femme qui était auparavant premier ministre et il n’ya aucun commentaire de ma part. S’agissant de l’approche genre, qui peut être ici suscitée  en ce qui me concerne, je ne vois pas de raison particulière de mettre à côté quelqu’un à cause de son genre pour occuper une fonction et je suis tout à fait d’accord pour que les femmes occupent les fonctions  par rapport à leurs capacités  parce que tout n’est pas de nommer quelqu’un parce que c’est une femme. Mais encore faut- il que cette dernière soit capable et d’ailleurs dans notre pays nous voyons que de plus en plus les femmes occupent des hautes fonctions c’est une bonne chose.

Elections 2023, LD est-il vraiment sur la ligne de départ ?

Oui, LD l’a dit et le redit, nous serons sur la ligne de départ, bien sur le visage n’est pas encore bien connu mais d’une manière certaine, Les Démocrates seront là pour cette élection  présidentielle 2023.

Vous pensez que les gabonais croient encore aux discours politiques, auront envie d’aller voter, en allant s’enrôler massivement en vue de ces élections ?

Si les gabonais ne croient plus aux discours politiques nous en sommes convaincus ; parce que les promesses dans ce pays ne sont jamais tenues mais l’abstention fait le lit du pouvoir. L’un des problèmes que nous avons c’est effectivement l’abstention. Beaucoup de gabonais se plaignent de leurs quotidiens et du pouvoir car ils ne sont pas contents de leurs conditions de vie. Mais ces gabonais ne vont pas voter après qu’ils ne se plaignent plus puisque c’est avec l’élection que l’on peut éventuellement changer les choses ; Donc il faut saisir cette chance ; je pense que c’est vrai que les gabonais sont souvent désabusés mais peut-être que cette fois il faudrait qu’ils s’inscrivent sur les listes électorales, qu’ils aillent voter et peut- être qu’un jour nous pourrons avoir cette alternance que nous souhaitons tant.

Quel sera le thème de la campagne de LD dans quelques mois ?

Nous aurons le temps de travailler ce sujet puisque nous avons un programme politique mais ce qui est sûr c’est que l’engagement des Démocrates c’est pour l’amélioration des vies des gabonais et c’est faire du Gabon, un pays démocratique où il fait bon vivre.

Qu’avez-vous retenu comme leçon des dernières élections de 2016 et 2018 ?

Nous avons retenu comme leçon qu’il faut prendre part aux élections parce que en 2018, si tous les partis n’avaient pas connu le boycott, nous serions beaucoup nombreux et j’ai pour l’habitude de dire que le vrai pouvoir est à l’assemblée nationale. Si l’opposition avait beaucoup plus de députés, je crois que la chose ne serait plus celle –là. La leçon de 2016 c’est la force de l’unité. Jean Ping, il faut le dire  a gagné  les élections  même s’il n’a pas pu arriver au pouvoir parce que justement plusieurs leaders politiques parmi lesquels  le président Guy Nzouba Ndama se sont mis avec lui pour conquérir la présidence. Donc je crois que la principale leçon de 2016 c’est la force de l’opposition, réside de son unité. Mais 2016 aussi ce sont les violences et je pense qu’il est important que notre pays connaissent les élections apaisées parce que rien ne vaut une vie et on n’a pas le droit de faire passer  de l’autre côté de la barrière des jeunes gens qui s’engagent tout simplement pour la libération de leurs pays.

Quel est le moral du président du parti, Guy Nzouba Ndama ?

Le Président Guy Nzouba Ndama va bien mais il faut dire également que comment aller bien quant on est assigné injustement à résidence surveillée. C’est un homme d’action, c’est quelqu’un qui a l’habitude de se battre et je pense que cette action doit lui manquer  mais d’une maitrise générale le président va bien.

 

Est-il vrai que vous avez refusé un poste de ministre lors du dernier  gouvernement ?

Il a été dit que j’étais nommé vice premier ministre ; Ce ne sont que des contrevérités. On appelle maintenant  des  face news. Entrer au gouvernement pour moi n’est pas un objectif ; Notre objectif à nous c’est de prendre le pouvoir avec notre parti. Prendre ce pouvoir pour améliorer le quotidien des gabonais.

Pouvez-vous revenir en quelques mots sur votre dernière déclaration de leadership ?

L’importance d’un parti se juge par le nombre de ses élus, le parti des Démocrates compte désormais huit députés, quatre sénateurs pour un total de douze élus nationaux et nous avons plus de deux cent quinze élus locaux. Lorsque que vous faites le calcul les démocrates à eux seuls ont plus d’élus que tous les autres partis de l’opposition gabonaise réunie et dans cette situation il est mal venu de contester le leadership des Démocrates. Pour cela, il est dit à juste titre que nous sommes la première force de l’opposition mais nous le disons humblement , mathématiquement c’est  la vérité et je ne comprends pas que certains puissent contester ce parti.

 

Mot de fin

L’engagement politique, celui de notre parti, celui du président Guy Nzouba Ndama c’est de faire en sorte que notre pays connaisse  l’alternance. Depuis 1960 jusqu’à ce jour, il n’y a eu que le même parti qui est  au pouvoir. Les résultats de ce parti au pouvoir sont particulièrement mauvais ; c’est la route, l’école, l’hôpital, l’insalubrité, le chômage, l’insécurité…Notre pays aujourd’hui est dans une situation difficile, les populations ont du mal à joindre les deux bouts donc notre engagement c’est de faire en sorte que nous puissions arriver aux affaires à notre tour et changer les choses. 

 

NN/MM/PIM/23

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