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Mr Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP), propose au nouveau Premier Ministre, Chef du Gouvernement quatre priorités pour redresser le pays

AD – Libreville (Gabon) – 

Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du CGP

Depuis une décennie, le président de la République a fixé un cap : redresser l’économie de notre pays et innover notre modèle social vieux de plusieurs années.

Cette ambition est pourtant à notre portée. Elle repose sur un carré stratégique, les quatre axes fondamentaux du redressement du Gabon.

Le premier correspond à un objectif majeur : le rééquilibrage de notre balance commerciale par la compétitivité et l’investissement. La mise en place concomitante d’une fiscalité compétitivité (le crédit d’impôt) pour permettre la création d’emploi, le gouvernement doit prendre la décision de baisser les charges des entreprises, et de création d’une Banque publique d’investissement permettra au Gabon de reconquérir des parts de marché et de créer à nouveau de l’emploi dans l’industrie et l’agriculture.

Car investir au Gabon doit être une priorité, notamment pour encourager la transition énergétique et les modèles innovants. C’est le sens, par exemple, d’un projet agroécologique à inventer, dans lequel il convient d’engager notre agriculture, pour faire de l’environnement un nouvel atout pour la compétitivité économique du secteur. La compétitivité et l’investissement sont les deux leviers décisifs pour l’emploi. Il faut que le nouveau Premier Ministre en prenne conscience.

L’emploi qui recouvre précisément le deuxième côté stratégique du carré. La politique publique de l’emploi que va engager désormais le gouvernement devrait constituer un élément de soutien à la consommation des ménages et donc de relance de la croissance. En créant le dispositif des emplois d’avenir, ce seront plusieurs jeunes qui pourront trouver leur place dans le monde du travail. Et c’est autant de familles qui verront leur pouvoir d’achat soulagé. Si nous pouvons atteindre un objectif de 25.000 à 35.000 emplois d’avenir à signés d’ici la fin de l’année, c’est plus de 10 milliards de FCFA que nous aurons redistribués vers ceux qui en ont le plus besoin.

D’autre part, avec une timide reprise économique qui s’annonce, un autre dispositif pourra peu à peu monter en puissance : celui des contrats de génération, dont le début des négociations par branches et par entreprises pourra être prometteur, car il est indispensable de signer un accord dans le secteur de l’agroalimentaire, qui permettra à un peu plus de 10.000 jeunes d’accéder à l’emploi. Cette bataille pour l’emploi est donc à la fois économique et sociale, le Gouvernement doit l’assumer pleinement. Il convient de chercher des solutions et des résultats sur le front du chômage en particulier celui des jeunes par le paiement de la dette intérieure aux entreprises, Ce qui serait une solution certaine et une bonne nouvelle pour le Gabon et les gabonais, mais il faut pouvoir oser, et le nouveau Premier Ministre a besoin de l’audace.

Troisième côté du carré : ces nouveaux emplois à créer, et les cotisations qu’ils génèreront, seront notre meilleur atout pour pouvoir innover relativement à notre modèle social. Il nous faudrait rétablir durablement nos comptes sociaux, en déficit de plus de 235 milliards de FCFA, c’est une urgence absolue. Nous pourrions relever ce défi et le gagner. Une loi des finances rectificative 2023 devrait être à cet effet élaborer et voter. Le gouvernement doit engager des mesures importantes de contrôle des dépenses et, pour les retraites, négocié une réforme structurelle, une réforme consensuelle, qui pérenniserait notre système par répartition tout en ouvrant un droit nouveau : la prise en compte de la pénibilité. Le modèle social gabonais ne doit pas être seulement défendu, il doit permettre de nouveaux progrès. C’est le sens que nous devons donner de la promesse républicaine.

Enfin, le quatrième côté de ce carré stratégique, c’est la souveraineté budgétaire, sans laquelle rien n’est possible. L’explosion de la dette, accentuée par la crise financière et les choix coupables des prédécesseurs, qui ont mis en péril la capacité de notre pays à maîtriser son destin. Avec le risque majeur de voir nos choix dictés par les marchés financiers. Il est impérieux que le nouveau gouvernement assume la politique de réduction des dépenses publiques et d’augmentation de la fiscalité pour les patrimoines et les revenus les plus aisés. Avec un engagement : celui de faire peser l’essentiel de l’effort à venir sur la baisse des dépenses.

C’est en actionnant en même temps ces quatre axes que le gouvernement réussira à redresser notre pays tout en ouvrant de nouvelles perspectives aux Gabonais. C’est un effort juste, un effort qui en vaut la peine. C’est à ce prix que notre pays sortira de la meilleure manière de la crise.
Francis Jean Jacques EVOUNA

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