AD – Libreville (Gabon) – Par Mozaya Madiba: Deux questions à Mr Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP) sur l’actualité brûlante du moment ! voici ce qu’il nous dit…
Africdirect : Monsieur le Président ! Mr Henri Claude OYIMA, vient d’être propulsé à la tête de votre grande sœur la Confédération Patronale Gabonaise (CPG), comme Président, sitôt sa feuille de route déclinée, il se dit que la PME ne s’y reconnait pas. Quelle est votre opinion surtout que vous évoluez dans ce segment ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : Je voudrais commencer par vous dire merci pour non seulement votre promptitude à vouloir avoir mon avis sur des questions économiques, voire, politiques mais surtout la sympathie que vous manifestez à ma modeste personne chaque fois que vous le jugez utile afin de partager avec vous, l’actualité du moment et ainsi pouvoir donner mon humble avis d’homme de terrain. Ceci étant et pour répondre avec précision à votre question, permettez que je puisse adresser mes sincères félicitations au nouveau Président de la CPG, Mr Henri Claude OYIMA pour sa réponse positive au cri de cœur lancé par le Conseil d’administration de cette structure patronale qui constitue la locomotive du secteur privé, un pan important de notre économie qui avait besoin de retrouver du souffle, de la vigueur, de l’efficacité en réalité de la confiance pour redorer le prestige et la noblesse de ce regroupement de Chefs d’entreprises qui souffraient de voir la CPG leur outil se désagréger. Je salue d’ailleurs tout aussi un grand leader qui mesure la grandeur de son nouveau challenge, de ses nouveaux défis, de sa volonté de ne pas décevoir et de son obligation de résultats. J’ai écouté la quintessence de sa feuille de route, et je n’ai pas trouvé dans celle-ci, un seul passage dans lequel il ne reconnaît pas le rôle de la PME dans une économie dynamique et compétitive. Bien au contraire, il a fixé un cap pour redonner espoir aux entreprises, il a montré l’avenir, il a donné plusieurs chantiers pour retrouver un secteur privé qui gagne et notre pays avec. Je pense qu’il a appelé au rassemblement pour qu’ensemble nous portons haut les paramètres de notre économie. Le CGP et moi-même sommes disposés à suivre l’évolution de cette feuille de route, car nous allons proposer en partenariat avec la CPG ou la future Fédération des Entreprises, la création d’un Pacte PME en vue de faciliter et améliorer les relations entre les grandes entreprises publiques ou privés. Je souhaiterais par ailleurs que les PME qui n’ont pas bien compris la feuille de route du Président OYIMA se rapprochent de ses services pour avoir d’amples explications, informations. Vous savez, changer de mentalités et les modes de pensées prend du temps, alors qu’il y a urgence à réformer nos organisations, de réformer l’État, de réformer notre économie. C’est cela mon simple avis.
Africdirect : Monsieur le Président ! Vous avez déclaré votre candidature aux élections qui auront lieu à la Chambre de Commerce du Gabon les 4 et 11 Novembre 2022. Vous êtes selon ce qui se dit l’homme de la situation pour relever les défis de cet outil doublement important pour les pouvoirs publics et le secteur privé en matière économique et sociale. Que pensez-vous de vos adversaires, est-ce que vous les connaissez tous, quels sont vos atouts ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : l’économie gabonaise traverse une grave crise, l’économie mondiale ralentit et la consommation faiblit aggravée par la guerre en Ukraine. En outre les entreprises sont aussi handicapées par une compétitivité qui s’est totalement dégradée depuis presque deux décennies, elles croupissent sous le poids d’une dette intérieure qui a du mal à être payée. Nos investissements en recherche et développement restent trop faible. Notre système éducatif ne forme aujourd’hui pas assez de jeunes qualifiés pour les besoins de notre économie. Les coûts de nos entreprises croissent depuis des années plus rapidement que ceux de leurs concurrentes de la sous-région. Le Gouvernement sur les très hautes instructions du Président de la République, Chef de l’Etat est déterminé à restaurer notre compétitivité, redresser la forme économique, retrouver la croissance et favoriser l’emploi par un dispositif : le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT). C’est pourquoi, il nous faut mettre en place, le Gouvernement, la CPG, le CGP et bien d’autres organisations patronales : un Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. La Chambre de Commerce est pour moi cet outil essentiel, il faut la sortir des onze années de chaos pour mettre en place une démarche durable de simplification et introduire un test PME pour les projets à fort impact sur les PME y compris en matière fiscale, il faut aider le gouvernement à redresser nos finances publiques pour assurer un environnement financier stable à nos entreprises, il faut développer une stratégie d’attractivité pour attirer les talents internationaux, les grands projets d’investissements ainsi que les activités écologiques, socio culturelles et sociétales, il nous faut réorienter les pôles de compétitivité vers les produits et services à industrialiser, distinguer les pôles stratégiques à rayonnement international et les pôles de développement régionaux. Il faut recentrer les banques sur le cœur de métier au service du financement de l’économie réelle. Il faut rénover et renforcer la politique de soutien à l’innovation au sein des entreprises. Je veux mettre en œuvre : Etre unis et ensemble. Je propose pour ce qui est de mes adversaires un débat télévisé afin de confronter nos programmes, les expliciter et laisser le choix aux opérateurs économiques membres de la futur Assemblée Générale. Je les connaitrais modestement à ce moment-là et peut-être eux aussi.
Africdirect : Votre mot de fin Monsieur le Président !
Francis Jean Jacques EVOUNA : L’avenir est un territoire immense de conquête et de croissance pour celui qui voit loin. Les opportunités sont immenses pour notre pays le Gabon. Et elles peuvent se décliner en quatre points : la démocratie à consolider, le pays à équiper, notre Gabon à transformer pour prendre en compte les enjeux qui nous font face et bien évidement les grandes ruptures technologiques, climatiques ou démographiques qui sont autant d’opportunités de croissance et de marchés pour ceux qui savent les anticiper et les exploiter. L’avenir est à construire et les besoins sociétaux à assouvir. Nous pouvons transformer notre société de manière positive : le futur reste à construire.
Je vous remercie.