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Gabon: Quand Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du CGP jete un regard lucide sur l’actualité de l’heure

AD – Libreville (Gabon): Dans le but de prendre de la hauteur dans la perception de l’actualité locale et de jeter un regard lucide sur les grandes orientations stratégiques qui doivent se faire ressentir au Gabon, Africdirect a sollicité un grand entretien avec Mr Francis Jean Jacques EVOUNA. Le Président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP) y parle de la Chambre de Commerce et de l’Industrie,  de la gouvernance, de la lutte contre la corruption et du plan de relance. 

Africdirect: Monsieur le Président, bonjour ! nous vous remercions d’avoir bien voulu répondre à nos questions et nous commençons par une question politique. Un Remaniement du gouvernement vient d’avoir lieu, est-ce que vous avez eu le temps de rencontrer certains ministres de cette nouvelle équipe, si oui, vous avez pu parler de quoi ?

Francis Jean Jacques EVOUNA : Bonjour Mesdames et Messieurs des médias ! je vous remercie de la sympathie que vous avez pour ma modeste personne chaque fois que l’actualité de notre pays le commande. Je vais directement répondre par l’affirmative et vous dire qu’il est normal qu’un dialogue permanent franc et sincère soit maintenu entre partenaires. Le patronat est un partenaire privilégié de l’Etat dans le cadre du tripartisme que commande la gestion de la cité. Nous avons évoqué avec deux d’entre eux qui nous ont ouvert leurs portes, les formes de politiques économiques innovantes qui peuvent permettre de remplir les conditionnalités d’un environnement économique attrayant et en 5 S, c’est-à-dire : Simple, Stable, Serein fiscalement, Souple socialement et Sécurisé Juridiquement pour les investisseurs étrangers potentiels pour ce qui est du département de la promotion des Investissements qui d’ailleurs se penche actuellement sur la révision de la Charte des Investissements au Gabon vielle de près de 24 ans et qui demande un arrimage avec la nouvelle donne économique mondial  puis de la nouvelle vision qui serait utile pour notre pays en matière de tourisme. Vous comprenez dont que c’est avec ces deux départements que nous avons eu des rencontres. Des demandes d’audience ont été déposées dans d’autres cabinets ministériels, il y a plusieurs mois et nous attendons, nous n’irons pas tout de même défoncer les portes des ministres pour être reçus pour partager nos propositions avec la vision de la politique économique du chef de l’Etat qui a besoin pour être mise en œuvre des filles et fils de notre pays.

Africdirect : Monsieur le Président, votre grande sœur la CPG connait un malaise au point ou le Président de cette structure patronale des grandes entreprises a été obligé de démissionner, Que se passe-t-il dans cette locomotive de l’économie ?

Francis Jean Jacques EVOUNA : Rires …. Vous me verrez bouche cousue car je n’ai aucune information à ce sujet pour en parler au risque de vous raconter des ragots de couloir, je crois que le mieux placer serait le Président démissionnaire ou même si possible le conseil d’administration de la Confédération Patronale Gabonaise (CPG).

Africdirect : Monsieur le Président, il y a un nouveau ministre du Commerce et des PME, votre structure patronale semble exercer dans ce secteur des PME, qu’elles sont vos rapports ?

Francis Jean Jacques EVOUNA : Je pense que le Ministre vient d’arriver nous ne pouvons pas déjà parler de rapport avec lui, il faut qu’il prenne ses marques et puis l’on aviserait. Il a certainement une feuille de route qu’il a reçu des plus hautes autorités du pays qui lui ont fait confiance. Je constate qu’il arrive a la tête du département et il est en plein dans le renouvèlement de la Chambre de Commerce qui est restée dormante depuis près de 11 ans. En revanche, les PME devraient constituer une des priorités d’une nouvelle politique structurelle du Gouvernement en faveur de la croissance car elles sont reconnues comme les catalyseurs de la croissance économique. Cette reconnaissance va ainsi de pair avec l’élaboration progressive d’une politique structurelle destinée à façonner sur le long terme le tissu économique des PME afin de leur permettre d’aborder, dans les meilleures conditions possibles, le contexte économique marqué par les incertitudes de la mondialisation et les périls des délocalisations que se livrent les grandes entreprises. J’ai foi qu’un des objectifs à part entière des politiques publiques destinées à lutter contre le chômage de masse reposent sur les PME. Il faut savoir qu’une prise de conscience par les pouvoirs publics des atouts que recèlent les petites et moyennes entreprises s’opère progressivement. Les PME ont longtemps été considérées comme un syndrome de l’obsolescence de l’appareil productif national.

Africdirect : Monsieur le Président vous parlé de la Chambre de Commerce qui est restée dormante depuis 11 années, quel serait pour vous la nouvelle Chambre de Commerce et d’industrie du Gabon ?

Francis Jean Jacques EVOUNA : Votre question vient à point nommé au moment où justement le Gouvernement voudrait renouveler ce deuxième bras séculier de sa politique économique. La Chambre de commerce et d’industrie du Gabon est l’endroit idéal pour débattre des enjeux économiques, pour identifier les défis à relever et pour trouver des solutions, tous ensemble. C’est une des raisons qui me pousse à m’impliquer dans la nouvelle Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon à reconstruire. Être membre de la chambre de commerce est un atout pour tout entrepreneur. C’est un lieu pour partager ses connaissances et bénéficier des connaissances des autres, un lieu où il est possible de travailler à protéger les droits des TPE (entrepreneurs, commerçants, Artisans), des PME, des EI, des Grandes Entreprises, un lieu où nous avons accès à des formations adaptées et plusieurs avantages économiques, financiers et commerciaux. Etre membre de la chambre de commerce c’est également faire partie d’un grand réseau de l’intelligence économique dont le principal mandat est la défense des intérêts des entreprises et ce, dans tous les secteurs d’activités économique. Un lieu pour mobiliser, Réseauter et informer le monde économique. Pour moi, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon participe à l’effort du secteur privé pour améliorer le développement économique et outiller les entreprises dans leur développement, c’est rendre visible le réseau d’affaires pour faire évoluer notre milieu. Je nous invite à nous joindre à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon et à nous y impliquer afin d’y apporter nos idées, nos projets pour leur réalisation. Être unis et Ensemble ! Je nous encourage à renouveler notre adhésion et à promouvoir la Chambre auprès d’autres hommes et femmes d’affaires pour qu’ils nous rejoignent aussi, afin de faire de notre CCIG un acteur principal pour la communauté d’affaires. Je crois que plus nous aurons de membres plus la qualité des services et la force de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon seront grandes. Je réitère mon invitation à joindre notre Chambre de Commerce et d’Industrie le plus tôt possible et contribuer à son essor par notre participation et notre contribution pour le bénéfice de notre communauté d’affaires

Africdirect : Monsieur le Président, le FMI est dans nos murs pour une de ses revues après avoir appuyé un deuxième plan de relance économique avec le Gabon, Que pouvions-nous attendre de ce partenaire très important pour le développement économique et financier du Gabon ?

Francis Jean Jacques EVOUNA :  C’est effectivement le deuxième plan de relance que le FMI appui dans notre pays après celui qui s’est achevé en 2019.  Avant de répondre à votre question qui me semble d’ailleurs très importante, je voudrais d’abord expliquer aux lecteurs non économistes c’est quoi une politique de relance ? Une politique de relance, ou encore un plan de relance représente un ensemble de mesures budgétaires prises par un gouvernement dans le but de stimuler l’économie du pays lors d’une phase de creux. Les politiques de relance économiques sont conjoncturelles et prises généralement lors de circonstances difficiles pour un pays à l’exemple d’une baisse du taux de croissance, d’une récession ou lorsque ses capacités de production sont sous-utilisées. Cette politique de relance s’effectue généralement par des dépenses publiques supplémentaires, ou la réduction de certains impôts. Elle mène à une dégradation du solde public temporairement, dans le but de relancer l’activité. Les politiques de relance font souvent intervenir la politique budgétaire et la politique monétaire. Elles sont l’application de la théorie keynésienne selon laquelle le gouvernement pourrait efficacement relancer l’économie par des dépenses publiques supplémentaires : elles permettraient de passer d’un équilibre sous-optimal c’est-à-dire  une faible demande, une faible offre, un chômage et une sous-utilisation du capital, moral en berne conduisant à des anticipations négatives par  un équilibre plus positif à savoir : un  plein emploi, une demande et une offre plus forte, des anticipations positives restaurant la croissance. L’efficacité des politiques de relance reste controversée. Après ces éclairages, et en essayant de donner une réponse qui tienne la route relativement à ce que nous pouvions attendre du FMI, puisque c’est de lui qu’il s’agit ici. Il importe que le gouvernement démontre à ce bon partenaire qu’il respecte les termes contenus dans leur accord. En effet, les services du FMI et les autorités gabonaises ont conclu un accord pour un programme de trois ans au titre du Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC) en vue de soutenir la politique économique et les efforts de réformes du Gouvernement visant à donner la réponse du pays à la crise sanitaire due au COVID-19, et à jeter les bases d’une croissance forte, durable et inclusive. La protection des vies et des moyens de subsistance était la priorité du moment, mais lorsque la pandémie s’essoufflera, il faudrait assainir par une politique budgétaire ambitieuse et pertinente susceptible de booster la croissance essentielle pour réduire de manière durable le niveau de la dette publique, et soutenir une reprise économique dans notre pays. Il est essentiel d’améliorer la gouvernance, de mettre en œuvre des réformes structurelles, de payer en urgence la dette intérieure afin de favoriser une croissance plus forte, plus inclusive et qui permettrait d’être tirée par le secteur privé. Il convient de vous dire qu’en outre, le renforcement de la réponse du Gabon à la pandémie, le nouveau programme de relance économique des autorités soutenu par le FMI vise à réduire les vulnérabilités des finances et de la dette publique, et à favoriser une croissance forte, durable, verte et inclusive tirée par le secteur privé. Les efforts de réformes structurelles des autorités s’appuieront sur cinq piliers essentiels : réaliser un assainissement budgétaire pour assurer la viabilité de la dette tout en protégeant la croissance, l’environnement et les populations les plus vulnérables ; améliorer le cadre et la gestion des finances publiques ; renforcer la gestion de la dette publique ; consolider la stabilité et l’inclusion financières ; et améliorer la gouvernance, promouvoir la lutte contre la corruption, et instaurer un climat favorable aux affaires. Je pense que le FMI attend des autorités gabonaises quelques explications sur les premiers décaissements effectués et évidemment poursuivre le chronogramme convenu.

Africdirect: Monsieur le Président, votre mot de fin !

Francis Jean Jacques EVOUNA : Je voudrais terminer par l’idée que je me fais de notre Chambre de Commerce une fois innovée et mise en mouvement.  La C.C.I.G sera l’organisation à l’internationale des entreprises. Sa mission fondamentale sera d’encourager les échanges et les investissements internationaux et d’aider les entreprises à relever les défis et saisir les opportunités de la mondialisation, voire, de la globalisation. Une participation au commerce international rend l’environnement économique plus propice à la réalisation d’objectifs de développement de plus vaste portée, comme la réduction de la pauvreté, l’emploi, la sécurité alimentaire, l’intégration des femmes, la santé et la durabilité environnementale. Le commerce extérieur qui est un moteur de croissance car il crée des emplois, réduit la pauvreté et ouvre des perspectives économiques. Le Groupe de la Banque mondiale aide ses pays clients à améliorer leur accès aux marchés des pays développés et à accroître leur participation à l’économie mondiale.  La réponse viendrait donc de leur insertion dans les échanges mondiaux et non du niveau de développement de leurs forces productives.

Je vous remercie

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