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Une activiste établie en France créé un nouveau mouvement de résistance au régime Ali Bongo

Christelle Yvette Valérie Mbindjou, l’activiste gabonaise vivant en France © DR

AD – Libreville (Gabon) – Par Jacques Jarele Sika L’activiste gabonaise Christelle Yvette Mbindjou (40 ans) établie en France a créé un nouveau mouvement hostile au régime du président Ali Bongo Ondimba dénommée : « Casse-toi Ali Bongo ! », a constaté dimanche sur place le correspondant d’AD à Paris.

Selon Mme Mbindjou ce mouvement est mis sur pied pour demander le départ du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) octobre 2018 à Ryad en Arabie Saoudite.

Victime d’une agression sexuelle en février 2018 dans une salle de réunion au quartier Haut de Gue-Gue à Libreville, Mme Mbindjou, persécutée par système du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a quitté précipitamment le Gabon en décembre 2018 pour s’installer en France.

« Nous voulons que le système PDG dégage et avec lui, Ali Bongo Ondimba. Ceux qui sont au pouvoir en ce moment n’ont aucune expérience, ce sont des incapables. Ils veulent juste des postes c’est tout. La culture du viol traverse encore toute la société gabonaise, j’en suis moi-même victime », nous a confié Christelle Yvette Valérie Mbindjou pour justifier la création de son mouvement.

Le masque qu’elle portait n’a pas suffi à cacher ses traits tirés. De toute façon ses yeux à eux seuls suffisaient à traduire le degré de sa colère face au pouvoir de Libreville.

« Pour tous les gabonais de la résistance en France, Ali Bongo appartient désormais au passé », a martelé la jeune activiste.

Mme Mbindjou qui voulait porter plainte contre son patron pour agression sexuelle abusive au travail a été persuadée par ses collègues de service et son ex-mari de surseoir la procédure.

Le déferlement de tweets suscités par plusieurs hashtags au Gabon, a saisi l’opinion, révélant en même temps l’ampleur du phénomène et le silence qui l’entoure.

Entre céder son corps à un directeur insatiable et partir, l’exilée sexuelle très menacée a opté pour le départ, loin des frontières nationales.

« Au Gabon, ma vie a été transformée en véritable cauchemar.  En créant le mouvement Casse-toi Ali Bongo, c’est aussi une manière de briser enfin le silence pour exiger davantage la protection des femmes face à ce phénomène de harcèlement sexuel au travail, mais aussi la justice des martyrs du système PDG », a affirmé la victime.

Au Gabon, le harcèlement sexuel reste un énorme tabou.

La personne qui est en position de pouvoir et d’autorité peut demander ou proposer différentes contreparties à caractère sexuel en échange, par exemple, pour l’employée, d’un meilleur salaire, d’une promotion, d’une lettre de recommandation. De nombreuses femmes privilégient parfois leurs salaires et promotions.

L’activiste se prépare à organiser une marche pacifique au mois de septembre prochain à Paris en vue de dénoncer les « dérives du pouvoir PDG » et le triumvirat qui aurait été mis en place à Libreville pour assurer la continuité de l’Etat.

JJS/PIM/20

 

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