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Coronavirus : Libreville, ville fantôme après la 1ère nuit du couvre-feu

Le carrefour Rio  © DR

AD – Libreville (Gabon) – Par Martina Elisa Adame : Libreville, la capitale gabonaise est une ville fantôme depuis l’entrée en vigueur dimanche à 19h 00 (18h 00 GMT) du couvre-feu sanitaire décrété la veille par le président gabonais, Ali Bongo Ondimba dans une deuxième déclaration à la nation annonçant le renforcement des mesures visant à prévenir contre le coronavirus dont le pays enregistre déjà un mort.

« Hier déjà avant 19h, le marché de Nzeng Ayong était déjà fermé. Les transports en commun appliquaient déjà la mesure de limitation du nombre des personnes à bord. Les rues étaient quasiment désertes », relate Jean Claude 40 ans sans emploi.

A 19h il était difficile d’emprunter un taxi. Aucun transporteur ne voulait avoir à faire avec les forces de sécurité.

« Je préfère arrêter. Je dirai au propriétaire du taxi que je ne peux continuer à travailler, pendant que l’on demande aux gens d’éviter de prendre les transports en commun. La recette journalière va baisser. Il est mieux de garer et attendre la fin du coronavirus », a vociféré Timothée, un chauffeur de taxi.

Dans la nuit, aucun chat n’était visible dans les principaux points chauds traditionnels de Nzeng Ayong dans le 6ème arrondissement de Libreville, par ailleurs quartier le plus peuplé de la capitale gabonaise avec plus de 100 000 habitants.

Le carrefour GP, Petit marché de Dragages, Fin goudron ou encore le Rond-point connu pour leurs grillades (poisson à la braise, cotis et aile et cuisse de poulet) ont fermé boutique. Il était difficile de procurer une nourriture prête à manger.

« Finalement ce n’est le coronavirus qui va tuer les gens, mais la faim. Nous qui n’avons pas de femme à la maison c’est terrible », a martelé Alain (40 ans) très remonté.

De mémoire de gabonais, jamais le pays n’a connu des telles restrictions à l’exception des crises post-électorales.

MEA/PIM/20

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