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Peur panique à Libreville suite à des enlèvements supposés d’élèves

Manifestations des élèves à Libreville ©  D.R

AD – Libreville (Gabon) – Par Isaac De Bilanga : Libreville a vécu ce vendredi sous une peur et panique suite à des prétendus enlèvements des enfants plus particulièrement des élèves des lycées et collèges de la capitale emmenant la police à investir les devantures de ces établissements.

La journée aura été chaude.  Des tentatives de marches, des barricades dressées ci et là sur la chaussée et des policiers sur les dents pour disperser les manifestants.

« Notre proviseur nous a dit que deux élèves de notre lycée ont été kidnappés ce matin », a affirmé une jeune fille du lycée publique de Montallier dans la périphérie de Nzeng-Ayong dans le 6ème arrondissement de Libreville.

Une psychose s’est installée dans le pays depuis la disparation d’un enfant de 3 ans à Bitam dans la province du Woleu-Ntem à plus de 600 km au nord de Libreville.

Depuis lors, il ne se passe un jour sans que l’on annonce sur les réseaux sociaux des enlèvements d’enfants sans véritable preuve.

Au Lycée publique Nelson Mandela, un cordon de policier procédait ce vendredi des élèves dans les taxis en relevant les références des plaques leurs immatriculations.

« Je ne sais pas à qui profite cette rumeur avérée ou pas. Les auteurs peuvent s’estimer heureux d’avoir atteint leur but. En effet, tout le monde est gagné par la peur. Plusieurs parents ont même depuis lundi gardé leurs enfants à la maison », a regretté Christian Pambou, 58 ans, fonctionnaire au ministère de l’Agriculture.

Pour sa part, Jean Pierre Nguema sexagénaire à la retraite s’étonne qu’à l’exception de la disparition de l’enfant de 3 ans à Bitam aucune autre famille n’est passée sur les antennes d’une télévision ou d’une radio ou dans un quelconque média électronique pour faire état de la disparation d’une enfant.

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou avait nié la vague supposée d’enfants il y a quelques jours seulement.

Malgré cette déclaration du membre du gouvernement, le phénomène a doublé en intensité depuis jeudi dernier.

Une situation qui a amené certains responsables des établissements privés à prendre des mesures pour protéger leurs élèves en attendant que les autorités du ministère de l’éducation nationale décident de la conduite à tenir.

« Suite à la psychose qui semble envahir notre cité, la direction a pris les dispositions ci-après : Nous vous prions de bien vouloir déposer personnellement chaque enfant à l’école en le confiant à son enseignant. A la sortie chaque enseignant est tenu de garder les enfants de sa classe jusqu’à l’arrivée des parents (confier l’enfant aux parents connus, non à un intermédiaire inhabituel) », peut-on lire sur note d’information de la direction d’une école privée à l’attention des parents de leurs apprenants.

Ce genre de phénomène n’est pas nouveau au Gabon, en 2009 les voleurs de sexe avaient défrayé la chronique.

Au marché d’Akébé Plaine, un ressortissant sénégalais avait affirmé la disparition mystérieuse de son sexe. La foule avait pris à parti un homme aux allures féticheurs qui portait un sac et l’ont passé à tabac avant de conduire dans un commissariat de police. Cet incident avait provoqué une véritable psychose dans le quartier et au-delà.

Dans les années 1980, un autre phénomène appelé la voiture noire provoquait la hantise dans tout le pays. Il se disait que cette voiture enlevait des enfants pour ensuite aller les tués.

Un autre phénomène et le plus récurent dans le pays est celui des crimes dits rituels où des corps sont souvent retrouvés mutilés. Ce cas intervient souvent à la veille de grandes échéances politiques les élections des députés et l’élection présidentielle, indique-t-on.

IDB/PIM/20

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