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Des poissons morts sur l’Ogooué : Guy-Philippe Sounguet recommande la mise place d’une équipe d’investigations mixte

Poissons morts sur les berges de l’Ogooué et des Lacs©images.DR

AD – Libreville (Gabon) – Par Précieux Koumba : Les 9 et 17 juillet derniers, les populations vivant sur les berges de l’Ogooué, en amont de Lambaréné (Centre) et celles du village Lézinda, à l’embouchure de la Ngounié (Sud) et du lac Zilé ont signalé le phénomène des poisons morts. Ce qui a conduit Guy-Philippe Sounguet, gestionnaire du site Ramsar Bas Ogooué, a adressé un rapport classé « très urgent » au ministre de la Forêt, de la Mer, de l’Environnement, charge du Plan Climat et au gouverneur de la province du Moyen-Ogooué pour la mise en place d’une équipe d’investigations mixte afin de déterminer le raisons de ce qui prend des allures d’une catastrophe.

Selon Guy-Philippe Sounguet, les investigations de la zone impactée nécessitent de mobiliser trois types d’acteurs. Cela se justifie par le fait que leur engagement dans la situation actuelle présente une typicité, une régularité et une prévisibilité que les simples informations recueillies auprès des populations ne peuvent permettre de mettre en évidence l’origine ou la cause de cette importante mortalité de poissons.

La Cellule Scientifique de l’agence nationale des parcs nationaux (ANPN), le laboratoire du CENAREST (analyse des échantillons) et une équipe mixte (Gendarmerie, ANPN, Pêche) sont pressentis pour mener des investigations dans l’ensemble de la zone touchée par le phénomène de mortalité massive des poissons.

Selon M. Sounguet, l’enquête préliminaire menée par la brigade nautique de la gendarmerie nationale indique que ce phénomène serait dû à la pêche au poison effectuée par les communautés locales même si celles-ci réfutent cette hypothèse et, pour l’heure rien ne permet de la déterminer ; l’exploitation minière illégale et particulièrement de l’or qui est dénoncée par les populations des rives de l’Ogooué et de la Ngounié ; la migration vers Ndjolé (Moyen Ogooué, Centre) et ses alentours des orpailleurs de Minkébé ; l’arrêt de l’eploitattion de l’or dans la zone de l’Ikoye qui peut laisser supposer que les produits utilisés pour l’exploitation du précieux minerai n’ont pas été sécurisé mais aussi les changements climatiques peuvent être liés de façon indirecte à cette tragédie, par une baisse rapide des eaux provoquant un appauvrissement en oxygène et une élévation d’azote et de phosphore dans les lacs.

A l’inverse, les populations riveraines demeurent ferment dans leurs accusations. « Les chinois qui travaillent l’or dans les régions citées seraient à l’origine de la pollution de ces rivières et fleuve au mercure », indiquent-elles.

Mais Guy-Philippe Sounguet estime que « cette explication apparaît insuffisante au regard du caractère aigu des événements » avant d’ajouter que « si l’expérience des riverains a permis d’émettre des hypothèses pour donner du sens à ces événements, de grandes zones d’ombre subsistent encore ».

C’est la raison pour laquelle il a vivement recommandé la mise en place d’une équipe mixte  d’investigations.

 

PK/PIM/19

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