AD – Libreville (Gabon) – Par Martina Elisa Adame : Un Gabonais âgé de 48 ans, hypertendu refuse désormais de prendre ses médicaments, une situation due à la perte de 17 millions de FCFA qu’il avait placé à BR Sarl, une institution de microfinance ayant mis la clé sous le paillasson et dont le principal dirigeant le pasteur Yves Mapakou est toujours en cavale.
« Mon mari était capitaine de bateau. Suite à un départ volontaire l’entreprise lui a payé 20 millions de FCFA. Et ayant entendu les offres alléchantes de BR Sarl il a placé 17 millions FCFA pour espérer récolter le double. Un matin à travers la presse nous apprenons que BR Sarl est en difficulté », a relaté plein d’étreint son épouse qui a souhaité gardé l’anonymat du couple.
Selon elle, depuis ce choc son époux souffre désormais de l’hypertension artérielle. Il refuse désormais de prendre ses médicaments. Ce refus simulable à une tentative de suicide dure depuis 6 mois et inquiète la famille.
« Je suis inquiète, mon mari adopte déjà un comportement suicidaire. Nous avons neuf enfants dont la majorité sont encore à bas âge », s’est-elle lamenté, le corps amaigri par les soucis.
L’ex capitaine des navires qui menait un bon train de vie et scolarisait ses enfants dans des écoles privées a perdu toutes ses allures. Il est devenu crasseux, anorexique, colérique…
En 2015, BR Sarl qui a fait rêver ses épargnants en proposant une rémunération allant jusqu’au double de l’épargne du client s’est effondré comme neige au soleil.
« Comment comprendre qu’une entreprise de microfinance qui a eu le quitus de la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) ferme boutique sans qu’elle ne s’en aperçoit », s’est interrogé Joachim Boundoukou qui a également perdu 3,5 millions de FCFA dans ce que les gabonais ont appelé l’affaire du pasteur voleur, Yves Mapakou.
Face à cette arnaque à grande échelle, le gouvernement gabonais est quasiment resté muet en dépit d’une tentative timide de remboursement des épargnants de BR Sarl.
A la veille de l’élection présidentielle 2016, l’Etat avait versé un petit forfait à certains épargnants, mais les sommes étaient dérisoires pour les concernés.
« C’était une vaste escroquerie pour nous en dormir. Vous aviez 2 millions de FCFA et l’on donne 50000 FCFA », a fulminé M. Boundoukou, très remonté contre le gouvernement qu’il accuse d’être de mèche avec le pasteur Mapakou, le promoteur de BR Sarl qui continu de courir après ce gros scandale financier dont le montant qui s’élève à plusieurs centaines de millions de FCFA n’a jamais été révélé.
Le Bénin, pays d’Afrique de l’Ouest a connu également un pareil scandale financier.
Selon un rapport du FMI, près de 150.000 personnes jusqu’à 300.000 selon certaines estimations auraient été spoliées entre 2006 et 2010 par des sociétés de placement, pour un total estimé à plus de 150 milliards de FCFA au Bénin.
Le gouvernement béninois a pris l’engagement de rembourser tous les clients et de poursuivre l’entreprise responsable du scandale financier en justice.
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