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« J’ai une double fracture de la clavicule »: Bertrand Zibi Abeghe porte plainte contre Ali Bongo Ondimba pour actes de torture

AD – Libreville (Gabon) – Par Mozaya Madiba: Que s’est-il passé à la prison centrale de Libreville, durant les 6 années de détention de Bertrand Zibi Abeghe ? L’opposant a annoncé avoir porté plainte mardi 26 septembre pour « torture » contre Ali Bongo Ondimba et consort pour leur responsabilité présumée dans les traitements cruels, inhumains et dégradants qui lui ont été infligés durant ses longues années de privation de liberté.

 

« J’ai été arrêté le 1er septembre 2016, après les événements douloureux qui avaient entraîné plusieurs morts d’hommes. J’ai été arrêté et envoyé à la prison centrale de Libreville. Ce matin, je viens solennellement vous annoncer que simultanément à New-York, à Londres, à Paris et à Libreville mes avocats vont déposer plainte contre Ali Bongo Ondimba et consort. Cette plainte est instruite parce que durant ma détention, j’ai été plusieurs fois torturé. J’ai fait 3 comas. J’ai durant ma détention subi des traitements inhumains. J’ai été durant ma détention mis dans un quartier pendant plus de quatre ans avec des malades mentaux. Et ce quartier, le CA, existe toujours à la prison centrale de Libreville. Messieurs et dames, les journalistes, vous pouvez aller le vérifier. Ils y sont encore. J’ai passé 6 mois dans le noir absolu, ce qui m’a valu la perte de près de 40% de ma vue. Alors j’ai instruit mes avocats aux États-Unis, en Angleterre, à Londres, à Paris et à Libreville, nous déposons plainte aujourd’hui, simultanément contre Ali Bongo Ondimba et consort. Afin que nul n’en ignore, j’ai donc tenu de manière solennelle à l’annoncer au peuple gabonais, mais surtout à vous les médias pour que vous sachiez que dès aujourd’hui des plaintes sont déposées à l’international et ici au Gabon contre sieur Ali Bongo Ondimba

Et je compte aller jusqu’au bout parce que de ce qui en résulte, j’ai une double fracture de la clavicule qui nécessite une opération délicate. À la prison centrale de Libreville nous étions souvent torturés sous la pointe des pieds. Mais il faut vous le dire très clairement, c’est malheureusement la partie la plus négligée de notre corps mais en réalité celle qui est la plus sensible « , a-t-il indiqué face à la presse nationale et internationale.

 

S’il est aujourd’hui peu probable que Ali Bongo Ondimba comparaisse devant un juge pour actes de torture, la plainte de Bertrand Zibi Abeghe vise à long terme, à dire à tous les dictateurs de la planète qu’ils peuvent être jugés pour leurs actes et ne peuvent compter sur l’impunité.

 

« Dans un pays de Droit, on ne peut pas ériger la torture comme mode de gouvernance. Ali Bongo, comme vous le savez, a été déposé le 30 septembre 2023, mais tous les crimes qu’il a commis contre notre peuple il doit en répondre devant les juridictions tant nationales qu’internationales », a conclu Bertrand Zibi Abeghe.

 

MM/PIM/ad/23

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