AD – Libreville (Gabon) – Par Mozaya Madiba: Sorti de prison le 27 juin 2022 après avoir purgé sa peine de 5 ans, Roland Désiré Aba’a est de nouveau la cible de ses détracteurs qui tentent le tout pour le tout en reprenant le refrain d’une supposée connivence avec le président Ali Bongo Ondimba. Voici ce qu’il en est.
C’est une de leur dernière carte à jouer. Un argument massue pour tenter d’endiguer les élans de soutien envers l’ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle d’août 2016, et casser par la même occasion sa dynamique positive.
Ces derniers jours, les adversaires politiques de Roland Désiré Aba’a Minko martèlent dans les réseaux sociaux ses supposées arrangements avec le numéro un gabonais. Aba’a Minko aurait reçu deux milliards d’Ali Bongo, de quoi en effet refroidir une bonne partie de l’électorat qui rêve d’alternance…
Lundi 18 juillet, alors que de nouvelles rumeurs enflent sur l’argent qu’aurait reçu l’ancien allié de Jean Ping, de la part de la présidence de la République, Aba’a Minko, cogne en ces termes : « Ni lors de la campagne de 2016, ni à aucun moment donné, je n’ai reçu de l’argent ».
En conférence de presse, Aba’a Minko a tenu à répondre frontalement à ce drôle de procès, affirmant : » En 2016, ils ont dit que c’est le président Ali Bongo qui m’a financé la campagne pour être un souffre douleur. Mais un candidat souffre douleur n’adhère pas la Coalition pour la Nouvelle République, en fragilisant les bases de celui qui finance. Comment quelqu’un qui va jouer le jeu du pouvoir va se retrouver 5 années en prison au détriment de ses enfants, de sa femme et de tout ses biens ? Ma femme a fait un enfant avec un autre homme, mais j’ai accepté cet enfant parce que ce sont les conséquences que je dois assumer dues à mon absence », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter: « Deux milliards vaut quoi par rapport à la vie de mes enfants ? Deux milliards vaux quoi par rapport à la cellule familiale que je suis sensé diriger? Deux milliards vaut quoi par rapport à un pays qui est en train de tomber en lambeaux? Un pays où on arrive plus à payer les retraités après moult efforts au service de la nation…et pour deux milliards je vais accepter d’accompagner le pays qui tombe en lambeaux ? Ça veut dire qu’on ne me connaît pas. Ça veut dire qu’on ne sait pas qui je suis. Je préfère rester ce mystère pour les politiques et la population mais je ne suis pas un faiseur de coup. Ni lors de la campagne de 2016, ni à aucun moment donné je n’ai reçu de l’argent. Et je n’en recevrais pas parce que je ne peux pas travailler avec de l’argent reçu sans effort, sauf si je suis devenu fou d’aller passer 5 années de mon existence en prison parce que deux milliards seraient quelque part…je suis un citoyen patriote, et je défend les intérêts de mon pays », a-t-il ajouté.
Pas de quoi mettre l’homme, comme certains le font, dans le même sac qu’un René Ndemedzo ou un Jean Eyeghe Ndong , qui ne cachent plus leurs accointances avec Ali Bongo.
En rappel, Roland Désiré Aba’a Minko avait été arrêté le vendredi 16 juin 2017 à Libreville alors qu’il avait tenté de se cacher au siège de la Délégation de l’Union européenne après avoir annoncé « qu’accompagné d’autres compatriotes déterminés à animer une révolution pour la libération du peuple, ils ont planifié des actions de déstabilisation de l’autorité de l’Etat ».
Sorti de prison, l’opposant a demandé pardon au peuple gabonais pour son geste, qui a fortement choqué. Il le revendique comme étant «un canular politique» dans le but de la «dissuasion», d’«abuser de l’intelligence des adversaires» et d’«attirer l’attention sur la situation chaotique du pays».
MM/PIM/ad/22