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L’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe assassiné par balles

AD – Libreville (Gabon): L’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe est décédé vendredi à l’hôpital des suites de l’attaque par deux balles au cou, selon une source médicale, dont il a été victime en plein meeting électoral à Nara, suscitant une vive émotion au Japon et à l’étranger.

« Shinzo Abe a été transporté (à l’hôpital) à 12 h 20. Il était en état d’arrêt cardio-respiratoire à son arrivée. (Les médecins ont) tenté de le réanimer. Cependant, il est malheureusement décédé à 17 h 03 » (08 h 03 GMT), a déclaré Hidetada Fukushima, professeur de médecine d’urgence à l’hôpital de l’université médicale de Nara, situé dans la ville voisine de Kashihara.

M. Abe a été atteint de deux balles au cou, a précisé ce médecin.

« C’est un acte barbare en pleine campagne électorale, qui est la base de la démocratie, et c’est absolument impardonnable », avait dénoncé le premier ministre japonais Fumio Kishida lors d’un point presse, avant que le décès de M. Abe ne soit confirmé.

Visiblement très ému, M. Kishida avait dit « prier » pour la survie de M. Abe, son ancien mentor politique dont il a été ministre des Affaires étrangères de 2012 à 2017.

Selon le docteur Fukushima, M. Abe est arrivé à l’hôpital en « arrêt cardio-respiratoire » — un terme utilisé au Japon indiquant l’absence de signe de vie, et précédant généralement un certificat de décès officiel.

L’ancien chef de l’exécutif prononçait un discours en fin de matinée près d’une gare à Nara lors d’un rassemblement de campagne électorale en vue des élections sénatoriales de dimanche, lorsque des coups de feu ont été entendus, selon la chaîne nationale NHK et l’agence de presse Kyodo.

Un suspect interpellé

Un homme d’une quarantaine d’années a été aussitôt désarmé et arrêté. Selon plusieurs médias locaux, le suspect serait un Japonais de 41 ans ayant par le passé appartenu à la Force maritime d’autodéfense japonaise, la marine nippone. Celui-ci dit avoir utilisé une arme artisanale pour tuer l’ancien premier ministre japonais.

Arrêté pour ce crime, le suspect, un chômeur de 41 ans, Tetsuya Yamagami, a avoué avoir délibérément visé M. Abe, expliquant en vouloir à une organisation à laquelle il croyait qu’il était affilié, a annoncé la police.

Cette dernière a refusé de donner des détails sur l’« organisation particulière » mentionnée par le tireur présumé car des investigations sont en cours à ce sujet, mais plusieurs médias japonais ont évoqué un groupe religieux.

« Nous avons déterminé que (l’arme utilisée) était clairement d’apparence artisanale, bien qu’une analyse soit actuellement en cours », a précisé à la presse un policier.

Le suspect a été photographié sur les lieux tenant un grand objet carré noir qui semblait avoir deux barillets.

Des agents en tenue de protection ont de leur côté commencé à fouiller son domicile en fin d’après-midi et ont confisqué « plusieurs objets ressemblant à des armes à feu fabriquées artisanalement ».

« Très, très triste »

Ancien chef du PLD, Shinzo Abe était le premier ministre japonais à être resté le plus longtemps au pouvoir. Il avait été en poste en 2006-2007, puis de nouveau de 2012 à 2020. Il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé mais restait très influent au sein du PLD, dont il contrôlait la principale faction au Parlement.

Les réactions ont afflué du monde entier après l’attaque.

« C’est un moment très, très triste », a déclaré vendredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken, ajoutant que les États-Unis étaient « profondément tristes et profondément préoccupés ».

À Moscou, le président Vladimir Poutine a déploré une « perte irréparable ». À Bruxelles, les chefs de l’Union européenne ont dénoncé « le meurtre brutal » d’un « grand démocrate » et les principaux dirigeants en Asie étaient sous le choc.

Source: AFP

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