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Mobilisation des transporteurs de Ntoum pour dénoncer leurs conditions de travail

AD – Libreville (Gabon) – Par Mozaya Madiba: Les transporteurs de la commune de Ntoum se sont rassemblés à l’Hôtel de ville de Libreville, lundi 28 mars 2022. Ils dénoncent de mauvaises conditions de travail et des tracasseries policières. Ils ont été entendus par l’édile de la capitale.

Et si ce n’est pas la première fois que ces transporteurs se réunissent pour dénoncer leurs conditions de travail, le choix d’organiser une nouvelle action coup de poing ce lundi ne doit rien au hasard.

En effet, elle arrive quelques jours après un tour de table entre le maire central de Ntoum, les maires des 4 arrondissements de la commune, le Président du Syndicat national des transporteurs urbains et interurbains du Gabon (Syntuig), les différents responsables de sites, le président du Syndicat libre des transporteurs terrestre du Gabon (Syltteg) en qualité de facilitateur et du secrétaire général de la Cosyga.

Il était question d’évoquer les 3 principales préoccupations des transporteurs de Ntoum. Occasion pour Thierry Mabila Mouandza, président du Syntuig, de souligner que les artères secondaires de la Commune de Ntoum présentent  un visage fortement dégradé au vu et au su de l’équipe de la municipalité. Ce qui rend difficile la circulation des véhicules. « Une solution doit impérieusement être trouvée, car nous ne pouvons travailler sans route », a-t-il indiqué.

Ce dernier a également attiré l’attention des autorités sur les pratiques des policiers et gendarmes dans la localité. Ces pratiques s’illustrent par le rançonnage des chauffeurs au niveau des différents postes de contrôles, de N’Kan, Poussière terminus, la Ferme et le poste principal à l’entrée de la ville.

Les paiements forcés à chaque contrôle vont de 2000 francs à plus ; les mauvaises méthodes d’interpellation sont autant de maux dont sont victimes les chauffeurs .

« Ces pratiques entravent le contrat qui nous lie à l’Etat, étant donné que nous payons des taxes, et occasionnent en même temps un manque à gagner aux transporteurs. Le gain n’est plus le même parce qu’en route, il y a perturbation par des forces de l’ordre », a souligné pour sa part un transporteur.

« Nous en avons marre de devoir supporter les tracasseries policières. Les policiers et les gendarmes nous empêchent de travailler, car à chaque fois, ils nous prélèvent. Ils n’ont qu’à nous laisser faire correctement notre travail. En effet, tous ceux qui sont là gagnent leur vie à la sueur de leurs fronts, mais aussi pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles… », déplore un autre. Si le maire de la commune de Ntoum, a à peine murmuré son impuissance face à ce phénomène, Thierry Mabila Mouandza, le président du Syntuig, a pour sa part, à fait savoir que des correspondances ont déjà été adressées aux autorités compétentes, notamment le ministère de l’Intérieur, pour mettre fin à ces pratiques.

Enfin, les transporteurs de Ntoum, par la voix du président du Syntuig dénoncent « la concussion et le blanchiment des capitaux », qui sévissent au sein de leur activité. « Lorsqu’un dépositaire de l’autorité publique exige des opérateurs économiques le versement indûment de certaines sommes d’argent, on parle de concussion », rappelle Thierry Mabila Mouandza. « Ces versements sont exigés plusieurs fois par jour; les transporteurs doivent débourser des sommes allant de 4000 à 5000 francs par jour. Il faut que cela cesse », a-t-il ajouté.

A l’issue de cette rencontre, il a été convenu de la suspension provisoire du mot d’ordre de grève des transporteurs de Ntoum, et la formation de commissions mixtes réunissant des techniciens de la mairie, le facilitateur et les syndicats pour plancher sur le cahier de charges où seront mentionnées toutes ces revendications. Objectif: trouver des solutions. MM/PIM/ad/22

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