Direct

L’OPAM dénonce une dérive autoritaire du régulateur des médias

AD – Libreville (Gabon) – L’organisation patronale des médias (OPAM), une association des responsables de la presse écrite privée a dénoncé mardi dans un communiqué, une dérive autoritaire de la Haute autorité de la communication (HAC) suite la suspension de l’hebdomadaire L’Aube de paraitre pour une période de trois mois et son rédacteur en chef interdit d’exercer pour une durée de six mois.

Ces sanctions font suite à la publication par ce journal d’un article lié à l’état de santé du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, hospitalisé depuis le 24 octobre dernier à Ryad en Arabie Saoudite.

« La HAC a suspendu une de plus, une fois malheureusement de trop l’hebdomadaire L’Aube », s’insurge l’OPAM.

Elle exprime à nouveau son indignation à la suite de ces nouvelles mesures d’atteintes à la liberté de la presse au Gabon par l’autorité de régulation qui, en moins de six mois d’existence, s’est montrée extrêmement répressive vis-à-vis de la presse libre en ayant la main lourde sur les journaux « Echos du nord » qui a déjà écopé de deux sanctions d’un mois chacun.

La Loupe un autre hebdomadaire a également subi deux suspensions d’un mois chacun. L’Aube appartenant au même propriétaire que la Loupe vient de passer à la trappe en écopant trois mois de suspension.

L’OPAM, rappelle que la dérive de la HAC s’est étendue à la presse étrangère, la chaîne publique française France 2 qui a été interdit de diffusion pendant deux mois, Vision 4 qui purge une sanction actuellement de six mois d’interdiction de diffusion au Gabon et Sat con, une société de distribution de bouquet satellite qui écope d’une sanction de six mois d’interdiction de diffusion sur l’ensemble du territoire national.

« L’OPAM exhorte à nouveau le président de la HAC et son équipe à ne pas verser systématiquement dans la répression aveugle pour ordonner un secteur sensible certes, mais qui a besoin d’être accompagné au lieu d’être martyrisé ou terrorisé », souligne le communiqué.

Pour cette association des patrons de presse, le recours systématique à la sanction de suspension des journaux, la HAC, à terme, est en train de participer à la mort de nombreux titres, mais aussi à tirer la corporation vers le bas, la peur de la sanction pouvant pousser les acteurs du secteur à l’autocensure et par conséquent à produire un produit indigeste pour les lecteurs.

« Nous ne l’accepterons pas. L’OPAM a montré toute la bonne volonté de travailler avec la   HAC dans un climat de confiance mutuelle et de compréhension, et a même contribué à sa mise en place, ceci au nom de l’intérêt de la liberté de la presse et de la réputation du Gabon », poursuit le texte.

L’OPAM, ne saurait plier l’échine devant cette manifestation de l’arbitraire et de la destruction d’un pôle qui assure la vitalité d’une démocratie vacillante certes, mais à préserver à tous les prix.

Née sous les cendres du Conseil national de la Communication, la HAC qui a pris ses fonctions en juin dernier, brille par une répression tout azimut en vers les médias dits indépendants, constate –t-on.

PCP/PIM/18

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *