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Rencontre avec le Patronat: Francis Jean Jacques EVOUNA félicité après son intervention

AD – Libreville (Gabon) – Par Mozaya Madiba:  Invité mercredi 8 février, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique publique sur l’entrepreneuriat national prônée par les plus Hautes Autorités, Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP) a mis l’accent, dans son intervention, sur un point très important, à savoir le paiement de la dette intérieure qui étrangle les PME et la contribution de celles-ci à l’économie, notamment en terme de création d’emplois. C’était à Libreville, en présence du Ministre du Commerce, des Petites et Moyennes entreprises, chargé de l’Entreprenariat National et de l’Economie Sociale- Porte-Parole du Gouvernement, Yves Fernand Manfoumbi.

 

Nous vous présentons ci-après le contenu de cette intervention. 

Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du CGP

« Je voudrais me permettre de vous adresser les sincères félicitations du CGP dont je suis la tête de proue et les entreprises dans cette salle membres du CGP les pièces essentielles et en mon nom personnel pour votre initiative à partager la politique économique du Gouvernement envers le secteur privé et particulièrement de parler aux entreprises de votre segment les PME. Ce type d’assises, ces moments d’échange, devraient constituer des moments de haute intensité, des moments forts, des moments de grandes décisions qu’il convient par la suite pour traduire en actes le cap économique qu’a fixé SE Monsieur le Président de République, Ali BONGO ONDIMBA.

 

Ce sont des occasions idéales pour le médecin spécialisé en maladies qui ont pour noms : la marginalisation, le bannissement et l’exclusion des PME dans les circuits de marchés et financiers de notre circuit économique. Ces moments sont certainement utiles pour ausculter, poser le diagnostic, discuter avec de gros malades qui ont pour nom les PME, pour qu’à travers vous un des maillons du gouvernement en charges des entreprises de petites tailles, vous nous décliniez sous forme de rapport l’essentiel des mesures prises par le Gouvernement par votre entremise en matière des politiques de soutien aux PME.

 

Entendues au sens de toute initiative publique pertinente et efficace destinée à promouvoir les entreprises existantes au-dessous d’une certaine taille et faire la promotion de celles à créer.

 

Parliez-vous en Conseil Interministériel ou Conseil des Ministres à vos collègues de l’Economie et celui du Budget en face de l’Arbitre suprême le PR du paiement de la dette intérieure qui les étrangles car les PME sont les plus endettées des entreprises opérant au Gabon, car elles louent pour la plupart leurs sièges, elles assument les charges incompressibles (Salaires, CNSS, CNAMGS, Impôts et taxes, téléphones SEEG et j’en passe) ? 

 

Toutefois, Mr le Ministre, je voudrais dans votre gibecière ajouter deux principales justifications économiques de ces politiques à l’endroit des PME qui pourraient-être de :

 

1)   Remédier aux défaillances du marché propre au segment de cette taille, et ;

 

2)   Améliorer la contribution des PME à l’économie, notamment en termes de création d’emplois.

 

Si l’on s’accorde largement à reconnaître les défaillances du marché, les opinions divergent sur les contributions spécifiques des PME dans le PIB du pays. Pour aller plus loin sur ce sujet, il conviendrait de réaliser davantage d’évaluations d’impact quantitatives des politiques concernant les PME. 

 

Le décideur que vous êtes serait ensuite en mesure de recenser les résultats, mettre en rapport les coûts et les avantages économiques et sociaux associés, et évaluer l’efficacité des politiques de soutien aux PME par rapport aux autres interventions ne visant pas les entreprises au-dessous d’une certaine taille. 

 

Il est également important d’encourager la culture de l’évaluation, sachant que dans d’autres pays les gouvernements, certains bailleurs de fonds et les donateurs allouent des budgets considérables aux politiques de soutien aux PME. Le gouvernement gabonais explore-t-il ce genre de pistes de solutions ?

 

C’est pourquoi, Mr Ministre, je voudrais vous suggérer que ce type de réunions et les rapports qui s’y attache nous à présenter une synthèse des données disponibles sur l’efficacité des principales politiques relatives aux PME. 

 

Les politiques d’accès au financement et de formation à l’entrepreneuriat si elles existaient réellement, peuvent contribuer à générer des revenus et favoriser la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité, notamment lorsqu’elles sont combinées.

 

Nous devions comprendre que les évaluations d’impact rigoureuses de politiques destinées aux PME autres que les microentreprises sont rares, et il conviendrait d’évaluer davantage l’efficacité des politiques concernant ce sous-segment.

 

Ces évaluations devraient entre autres inclure le groupe des jeunes PME à croissance rapide, à l’origine de la plupart des nouveaux emplois. En ce qui concerne les groupes cibles sur le marché du travail, les interventions qui s’adressent aux jeunes ont une plus grande incidence sur l’emploi que celles axées sur d’autres groupes d’âge.

 

Par conséquent, l’entrepreneuriat des jeunes doit continuer de figurer parmi les politiques actives du marché du travail adopté pour lutter contre le chômage des jeunes. Les interventions en faveur des femmes chefs d’entreprise semblent donner de moins bons résultats en matière de création de revenus et d’emplois.

 

Cette constatation invite à revoir les approches actuelles afin d’apporter de meilleures réponses aux difficultés particulières des femmes chefs d’entreprise. Le Gouvernement doit être un acteur important du soutien à l’entrepreneuriat, doit consentir des efforts et des investissements considérables pour effectuer une évaluation rigoureuse de ses interventions dans ce domaine.

 

Il est clair qu’il faudrait procéder à d’autres évaluations, et que celles-ci devraient être moins axées sur la création de revenus et fournir davantage d’informations sur la qualité des emplois. Les évaluations à venir devraient en outre inclure des analyses coût-bénéfice, ce que, à ce jour, ni le Gouvernement ni même la plupart des autres institutions n’ont réalisé.

 

Il ressort d’indications fiables qu’un environnement favorable est bénéfique pour l’emploi et la croissance économique et que, plus l’entreprise est petite, plus grands sont les effets sur l’emploi. Cela confirme l’hypothèse qu’un environnement favorable et des règles du jeu égales sont importants pour le développement des PME. 

Les petites et moyennes entreprises et la création d’emplois décents et productifs ne remontent pas encore suffisamment loin dans le temps pour pouvoir donner des indications sur l’impact. Des éléments intéressants commencent à pointer à l’horizon et à se dégager des résultats intermédiaires, comme l’adoption de réformes et la réduction des lourdeurs administratives que votre collègue de la Promotion des Investissements est en train de corriger eu égard à la nouvelle approche stratégique adoptées par l’ANPI.  Votre département devra intensifier ses efforts pour suivre et quantifier les résultats de ses interventions relatives à l’environnement favorable du secteur des PME qui doivent exercer dans un environnement simplifié et sécurisé.

 

La formalisation des PME informelles devrait être d’une grande pertinence au regard de d’une approche stratégique qui consisterait à faciliter la transition de l’économie informelle à l’économie formelle. 

 

La formalisation apparaîtra comme un moyen de rompre le cercle vicieux de la faible productivité et des conditions de travail précaires qui prévaut dans l’économie informelle. Rares sont encore les données empiriques sur ce qui marche et ce qui ne marche pas en matière de formalisation des PME. De manière générale, les effets des interventions sur la formalisation aux plans de la formalité, de la performance des entreprises et de l’emploi sont modestes. Il faut cependant noter que les évaluations à effectuer doivent essentiellement être portées sur les réformes concernant la création d’entreprises.

 

Il ressort d’études de cas de réussite que les interventions doivent aller au-delà d’un abaissement des coûts assumés par les entreprises pour devenir formelles et proposer également un abaissement des coûts et/ou une augmentation des avantages liés au statut d’entreprise formelle.

 

La simplification du régime fiscal ou des dispositions de sécurité sociale peut favoriser la formalisation. D’autres recherches sur différentes combinaisons alliant réduction des coûts, augmentation des avantages et renforcement de l’application des lois doivent être menées.

 

En revanche, il serait totalement incohérent en l’absence d’une révision de l’ensemble de la législation qui encadre le monde économique au Gabon mieux encore le secteur privé d’inviter les confédérations à se fondre dans une fédération fusse-t-elle la FEG. Il est donc utile de comprendre que les problèmes ne sont pas les mêmes entre une commerçante qui vend sa tomate au marché et une entreprise d’import-export. Il est plutôt important, voire, judicieux de mettre en place un Pacte PME sous la tutelle du Gouvernement entre la FEG et les autres structures patronales.

 

Nous devons oser, si nous voulons créer des champions nationaux et ainsi créer un nouveau modèle de croissance qui ne laisse personne au bord de la route », a-t-il déclaré.

 

MM/PIM/ad/23

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