AD – Libreville (Gabon): Le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali, s’en est pris violemment au gouvernement français, qu’il a qualifié de “junte”, samedi 24 septembre à la tribune de l’ONU, ainsi qu’à plusieurs Africains et au secrétaire général de l’ONU.
Evoquant le retrait des soldats français de la force Barkhane au Mali, il a déclaré lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies que le Mali avait été “poignardé dans le dos par les autorités françaises”. “Les autorités françaises, profondément anti-françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des Lumières, se sont transformées en junte au service de l’obscurantisme”, a déclaré, à trois reprises, le colonel Maïga. nommé Premier ministre par intérim en août par le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta.
“Pratique néocoloniale, condescendante, paternaliste et vindicative”
Accusant la France de “pratiques néocoloniales, condescendantes, paternalistes et revanchardes”, il a salué les “relations de coopération exemplaires et fructueuses entre le Mali et la Russie”.
“Monsieur le secrétaire général, le Mali fera face à toutes les conséquences juridiques de ses actes”, a-t-il ajouté, avant de réitérer sa demande de réforme de la force onusienne de maintien de la paix au Mali, la Minusma, qui sera examinée par l’ONU. Le colonel Maïga a également sévèrement critiqué plusieurs responsables africains, comme le président nigérian Mohamed Bazoum, qu’il accuse de ne pas être nigérian, ou le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, décrivant la “manœuvre” qui a permis à un président de “garder le pouvoir uniquement pour lui et son clan.” » modifiant la Constitution pour obtenir un troisième mandat.
Avec AFP