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Foresterie : Lee White « roule dans la farine », les exploitants forestiers nationaux

Le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industrie Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene © DR

AD – Libreville (Gabon) – Le ministre gabonais des Eaux et forêts, Lee White en août dernier avait signé des prorogations des certificats de cession de récupération de l’essence Kevazingo (un bois dur, très prisé par les chinois) bois abandonnés aux exploitants gabonais pour procéder à leur évacuation, une opération qui semble à un enfarinage.

Une opération qui à première vue parait somme toute normale, car tout produit ou prestation que l’état concède à des tiers, est la propriété dudit tiers. C’est le cas des volumes de bois acquis par voie de cessions concédées aux nationaux exploitants forestiers.

Le 30 Octobre 2017, le ministère des Eaux et Foret procédait à l’arrêt des activités de récupération des bois abandonnés exécutées sur la base des procédures d’inventaires initiées dans les cantonnements où ces bois étaient déclarés par les exploitants forestiers. Pour les autorités de l’époque dont le ministre Pacôme Moubelé Boubéya, il s’agissait de répondre aux exigences du chef de l’État qui marquait ainsi son intention d’intensifier les efforts du Gabon dans le domaine de la protection de l’environnement à travers la préservation de certaines essences à forte valeur ajoutée dans le marché international du bois.

Il fut accordé aux nationaux de cette filière de retirer des forets les volumes de bois acquis et même ceux n’ayant pas été acheté auprès de l’administration, mais dont les procédures étaient en cours. A la suite de cette mesure sociale impactant positivement l’économie forestière et la politique du chef de l’Etat, les exploitants nationaux ont repris les sentiers forestiers, avant qu’intervienne une nouvelle interruption brusque de leurs activités en novembre 2018.

Cette fois ce n’était plus par la volonté du ministre, mais l’œuvre du Directeur général des Forets de l’époque, un certains Simplice Nteme.

L’arrivée de Lee White a sonnée comme un début de l’ère de tous cauchemars des exploitants nationaux en particulier et de l’activité d’exploitation forestière au Gabon. La déchéance a commencé par l’arrêt de l’habilitation de la création des forets communautaires en cours au prétexte de la réalisation d’un audit des procédures admises pour la validation des conventions définitives.

Ce blocus des forets communautaire a été suivi de l’annonce d’interdiction des récupérations par les exploitants nationaux, tout volume de bois non payé à l’administration et faisant l’objet de coupe illégale. Pour mieux verrouiller toute contestation des nationaux, Lee White a contribué à légiférer avec la justice, afin que toutes procédures, toutes infractions et délits jusqu’ici contenues dans le code forestier soient désormais inscrits dans le nouveau code pénal.

Pour couronner le tout un tribunal spécial pour les crimes et délits forestiers a été créé pour recevoir et juger les affaires du secteur des Eaux et Forêts. Signant les décisions de prorogation des certificats de cession aux exploitants forestiers nationaux au mois d’Août dernier, le ministre Lee White et son délégué Charles Mvé semblaient avoir déjà bien muri leur plan, car non seulement ils répondaient aux nombreuses sollicitations des forestiers et celles de l’entourage du Chef de l’Etat, mais ces deux ministres ont bien pris toutes les dispositions pour empêcher les nationaux d’exécuter la moindre opération quelconque dans les forêts. La mission actuellement en cours d’exécution dans le Woleu Ntem dirigée Théodore Ndoutoume par le directeur de cabinet du ministre délégué Charles Mvé Ella et Idriss,  le directeur de la programmation, des études et du contentieux, vise à arracher aux forestiers nationaux tous les bois que ces derniers ont acheté aux populations villageoises.

Certains forestiers ont acquis ces volumes de bois parfois aux pris des routes refaites, des ponts réhabilités, des mariages ou des cérémonies de deuils financés.

A ce sujet, le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industrie Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene s’est exprimé en ces termes « Le ministre Lee White, nous signe des documents de prorogation de récupération de nos volumes de bois, mais au moment où nous nous préparons à nous investir sur le terrain, contre toutes attentes le même ministre envoie ses agents dans les villages de Mitzic et de Bitam, ces derniers procèdent à des campagnes de dénigrements à l’égard des exploitants nationaux, ils inventorient avec effraction nos volumes de bois. La question que nous nous posons est de savoir pourquoi nous avoir délivrés les documents de prorogation d’exploitation, si c’est pour ensuite nous salir et nuire à nos investissements. Pourquoi après deux ans d’arrêt de toutes activités, ils font croire aux exploitants nationaux qu’ils peuvent récupérer leurs volumes de bois, alors qu’en réalité c’est une initiative malicieuse pour mieux les déposséder de leurs investissements en brandissant la menace de répression judiciaire contre toutes les personnes réfractaires à leurs actions machiavéliques. »

APA/PIM/ad/20

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