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Dépénalisation de l’homosexualité : l’église catholique du Gabon cri scandale

AD-Libreville (Gabon)-par Grâce Kabi : L’archevêque de Libreville, Monseigneur Jean Patrick Iba Bâ dans un point de presse tenu ce jeudi à Libreville, a lancé un cri de douleur en contestant l’adoption par l’Assemblée Nationale hier, la dépénalisation de l’homosexualité. Message intégral de l’Archevêque de Libreville

« Nous disons NON à la dépénalisation de l’homosexualité ! »

A tous ceux qui croient au Dieu Unique,

A tous les Chrétiens qui confessent Jésus-Christ comme Fils de Dieu et seul médiateur,

A tous les hommes et femmes de bonne volonté,

Suite au vote de la dépénalisation de l’homosexualité par la première chambre du parlement, Nous, Evêques de l’Eglise catholique qui est au Gabon, lançons un cri de douleur en constatant, une fois de plus, la fracture qui se crée entre les représentants du peuple dans les instances de décisions, les Institutions de notre pays, et la Nation gabonaise toute entière.

Au nom de la sagesse de nos ancêtres, contenue dans nos diverses cultures, qui célèbrent la Vie, l’Amour, la Famille, Nous disons NON à la dépénalisation de l’homosexualité.

Au nom de notre Constitution qui proclame l’attachement à nos valeurs sociales profondes et traditionnelles, à notre patrimoine culturel, matériel et spirituel, Nous disons NON à la dépénalisation de l’homosexualité.

Au nom de la considération que nous avons pour la Famille définie comme cellule de base naturelle de la société et du mariage, union entre deux personnes de sexe différent, son support légitime, Nous disons NON à la dépénalisation de l’homosexualité.

La Bible déclare que la personne humaine est créée homme et femme, « homme et femme il les créa » (Gn 1, 27). Cette différence fonde leur relation et leur complémentarité et s’accomplit dans le mariage. Alors que, l’homosexualité falsifie l’anthropologie et banalise la sexualité, le Mariage et la Famille fondement de la société. Et c’est au nom de notre foi chrétienne que nous disons NON à la dépénalisation de l’homosexualité.

Notre responsabilité de pasteur, est un engagement à respecter toute personne, quelle que soit l’orientation de sa vie. Il ne s’agit donc pas de diaboliser qui que ce soit, ni de jeter des pierres, mais de nous ouvrir à la Vérité. A ce point, la Bible nous éclaire en affirmant que l’homosexualité n’est pas un droit humain mais une aliénation qui nuit gravement à l’humanité car fondée sur aucune valeur propre à l’être humain : « tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme, c’est une abomination » (Lv 18, 22). Rejeter l’homosexualité est un devoir, une protection des valeurs millénaires de nos civilisations et non une discrimination.

Il est à regretter que certaines organisations internationales tendent à conditionner leur aide par l’acceptation des modes de comportements étrangers à nos mœurs. A cela, Nous exhortons les décideurs, à s’insurger contre ces méthodes malsaines en optant pour le combat de la liberté. Aujourd’hui plus qu’hier, il faut sortir des schémas qui nous rendent esclaves. La terre promise d’une réelle démocratie est à ce prix. S’asseoir sur ses propres avantages, en sacrifiant nos valeurs authentiques, c’est se renier soi-même et compromettre les générations futures. Le véritable enjeu, c’est de sauvegarder notre identité culturelle, et de rester maître et libre de notre destin.

Ce vote, en contradiction avec la majorité des gabonais, pourrait non seulement entrainer des consciences fragiles à assumer des comportements déviants ; mais également exposer les homosexuels à des réactions hostiles, à la discrimination. Oui, dans notre pays, la dépénalisation de l’homosexualité est un danger pour nos enfants et pour les homosexuels eux-mêmes.

Aussi, Nous invitons les plus Hautes Autorités de la République, à prendre leurs responsabilités, pour que nos Institutions se réconcilient avec le peuple gabonais et les valeurs qui font le creuset de notre patrimoine national.

A toutes les confessions religieuses, Nous sollicitons fraternellement, que soient organisés des temps de prière pour implorer le secours du Seigneur de l’univers en ces temps difficiles.

Sainte Vierge Marie, Mère de l’Eglise et Mère des Hommes, protégez le Gabon et tous ses habitants. »

Fait à Libreville le 24 juin 2020, en la Solennité de la nativité de Saint Jean Baptiste.

Son Excellence, Mgr Jean Patrick IBA BA, Archevêque Métropolitain de Libreville et Administrateur du diocèse de Franceville.

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