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Le Gabon participe à la mise en place du réseau des communicateurs traditionnels d’Afrique de l’Ouest et du Centre

AD – Libreville (Gabon) – Le conteur gabonais de renommer international, Michel Pecoinh a représenté son pays à Dakar (Sénégal) où il s’est agi de la mise en place du réseau des communicateurs traditionnels d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Dans une interview exclusive accordée à Larson Koumba d’africdirect, l’agence de presse privée, Michel Pecoinh revient sur les contours de la rencontre de la capitale sénégalaise.

Vous avez pris part à Dakar à un atelier qui a réuni plusieurs artistes africains, de quoi était-il question ?

Il était question de mettre en place un réseau de communicateurs traditionnels d’Afrique de l’ouest et du centre. Et donc à cette occasion, la problématique portait sur la capsule des dividendes démographiques. Les Nations-Unies veulent effectivement, travailler au côté des communicateurs traditionnels, des différents pays du continent dans l’optique de rendre plus efficace leurs programmes sensibilisation pour l’atteinte d’une cible plus large. Ces communicateurs sont entre autres des compteurs, des chefs coutumiers, des incantatrices et bien d’autres. Ce sont ceux-là, qui influencent leur communauté pour servir de relais, dans le cadre du véhicule des messages de sensibilisation par rapport au fléau rencontrés par les populations.

Quel a été l’apport du Gabon pendant votre rencontre ?

Le Gabon était présent à Dakar, pour la simple raison que notre pays possède en son sein des communicateurs traditionnels. Des compteurs, des chefs coutumiers, et actuellement nous travaillons avec plusieurs communautés. C’est le cas notamment de la communauté sekiani, benga et Oroungou. Ce sont des incantatrices dont le Gabon dispose. Nous étions à ce rendez-vous pour apporter aux autres notre savoir-faire, enfin de les mutualiser. Les problématiques ne sont toujours pas les mêmes, par exemple sur le plan culturel et en matière de coutume, vous avez des filles qui vont en mariage dès l’âge de quinze en Afrique de l’ouest. Ce sont des pratiques culturelles qui sont propres à ces pays, et qui n’existent pas au Gabon. D’où le rôle des communicateurs traditionnels qui doivent s’impliquer, dans les campagnes de sensibilisation misent en place par les Nations-Unies sur ce genre de situation. Le Thème centrale qui est beaucoup plus économique, et s’il fallait le résumer, voudrait simple dire qu’il faut que la population active soit supérieure à celle inactive. Au cas contraire, l’on assiste à la recrudescence des situations telles que le chômage, le VIH/Sida, les grossesses précoces etc.

Vous n’êtes pas à votre première rencontre internationale du genre, pourquoi vous et par extension le pays gagnerez à prendre part à ce type d’événement ?

Il faut dire que ce qui se fait ailleurs, n’est pas différent de ce qui se fait au Gabon. Le Gabon doit s’arrimer à ce qui se fait à l’international. Toutes ces problématiques émanent uniquement des hommes. Le fait d’échanger justement sur ces questions à l’occasion de ces rencontres, nous permet de partager ces acquis entre communicateurs traditionnels locaux. Le phénomène des grossesses précoces à titre d’exemple remet en cause la réussite scolaire des jeunes filles. C’est une situation qui n’épargne aucun pays africain, c’est en prenant part à ces rencontres que nous échangeons sur les stratégies adoptées au sein de nos différents pays. Le Gabon apporte son expertise sur la question, et de commun accord nous adoptons une position de lutte efficace qui doit être menée au plan local.

Vous êtes parallèlement le président de la fédération des artistes compteurs du Gabon, parlez-nous de votre structure ?

 

Je suis le président en exercice de la Fédération des artistes compteurs du Gabon (FEDACOGA), qui a été mise en place en 2005, par l’accord-cadre entre le Gabon et l’organisation internationale de la francophonie (l’OIF). À partir de ce moment, plusieurs autres fédérations ont vu le jour comme la nôtre. C’est une fédération qui regroupe en son sein plusieurs compagnies de compteurs à savoir : compagnie sac à parole, la compagnie des amazones du compte, le royaume du compte et bien d’autres. Il y a également le collectif des compteurs du Gabon et africain bref. Chacune de ces associations travaille de manière individuelle, met en place son programme d’activité. Cependant, nous nous retrouvons au niveau de la fédération pour mener des activités concertées, en vue d’échanger sur les problématiques des artistes compteurs. Récemment, nous nous sommes retrouvés dans le cadre de l’élaboration d’une fiche technique du compteur en zone urbaine. La prestation d’un artiste compteur n’est pas comme celle des artistes chanteurs et autres. Il va falloir mettre en place un certain nombre de dispositif, comme une salle à l’écoute du public. Il faut également relever que notre fédération fonction sans budget, ce qui n’est pas le cas de certaines fédérations sportives. Nous faisons avec les moyens du bord, surtout avec la volonté que nous avons et le soutien des partenaires.

Lors du festival Gabon 9 provinces, les artistes compteurs n’étaient pas très en vue, comment expliquez-vous cela ?

Je veux simplement dire qu’il y a eu des provinces où les artistes compteurs n’ont pas été programmés. Cela relève peut-être de la programmation de ce festival. Nous avons travaillé avec cette commission et avons dressé une liste, en indiquant dans chacune des provinces les artistes compteurs. Lors de la publication définitive des listes, peut-être que l’on n’a pas jugé la nécessité d’inclure les compteurs. Ce fut le cas dans plusieurs localités. Les localités qui où ils ont été retenus, il s’est malheureusement posé le problème d’écoute. Ce Festival Gabon 9 provinces qui avait pour thématique langues locales et jeunesse, nous pensons que les compteurs ou les arts de la parole devaient avoir une espèce bien approprié, et non un podium et un public surchauffé et qui n’est pas disposé à l’écoute du compte à cette heure. Je pense que la programmation a fait défaut. Le choix pour nous, ce qu’il y ait une place de la parole bien aménagée, en vue de mieux vulgariser cet art. Nous envisageons rencontrer les autorités du ministère, pour leur faire part de nos propositions pour qu’à l’avenir les choses se passent mieux.

LK/PIM/19

 

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