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Monnaie unique de l’UEMOA : à quoi joue Alassane Ouattara ?

Les pays de la Cédéao©DR

AD – Libreville (Gabon) – Par Précieux Koumba : Le sommet des Etats membre de l’Union économique et monétaire de l’ouest-africain (UEMOA) tenu à Abuja au Nigeria, le 12 juillet dernier, a consacré la création de l’ « Eco », future monnaie commune de la Cédéao dès 2020 avec « un taux de change flexible vis-à-vis d’un panier de devises ».

Pourtant, lors de son dernier voyage à Paris, en France, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Dramane Ouattara a lâché une bombe ; des propos qui pourraient ralentir la volonté des 14 autres membres à migrer vers cette monnaie unique.

Selon Rfi.fr, le président ivoirien a plutôt plaidé pour « le maintien d’un taux de change fixe avec l’Euro » et qu’il est convaincu que « le taux de change fixe entre l’Euro et le FCFA a fait ses preuves en protégeant, au fil du temps, la zone Uemoa et, par conséquent, les consommateurs, de l’inflation ».

C’est pourquoi il persiste et signe qu’ « il faut que cela soit maintenu ».

Le FCFA d’Afrique de l’Ouest@DR

Or, le franc Cfa a une histoire. C’est la monnaie des colonies françaises d’Afrique et il n’est utilisé que par 8 pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

Depuis quelques années, les populations des pays qui utilisent cette « devise » manifestent sans cesse pour réclamer son éviction parce qu’elle serait plutôt un goulot d’étranglement ou le prolongement du lien colonial qui profite plus à la France qu’à ses utilisateurs.

Les 7 autres pays de la Cédéao qui n’utilisent pas le FCFA comptent parmi eux deux géants économiques à savoir le Nigeria et le Ghana qui ne sauraient sacrifier leur position pour entrer dans la servitude de la monnaie coloniale, quand bien même elle changera de dénomination pour devenir « Eco ».

Les mois qui viennent seront cruciaux pour l’avenir d’une monnaie qui risquera de saper l’unité et l’intégration économique de la sous-région.

Le Nigéria, reconnu comme incontournable dans les questions monétaires d’Afrique de l’Ouest pourrait s’abstenir de s’aligner sur la position ivoirienne.

 

PK/PIM/19

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