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Le journaliste Patrice Etong Oveng dresse une réquisitoire « musclé » face à la crise multiforme qui sévit au Gabon

AD – Libreville (Gabon) – Le journaliste Patrice Etong Oveng dans une publication sur sa page facebook passe au vitriol les maux qui minent la société gabonaise dans son ensemble, attribuant des mauvais points aussi bien aux politiques qu’à l’élite intellectuelle du pays qu’il tient pour responsable de la crise qui sévit actuellement.

Voici l’intégralité de son réquisitoire sans complaisance.

Notre pays traverse une étape difficile de son existence, les prix du carburant, du Gaz Butane, de l’électricité, de l’eau et d’autres biens de consommation ont pris de l’ascenseur.

Les gouvernants, dans le cadre de la réduction du train de vie de l’Etat ont adopté des mesures d’austérité dont les gagne-petit sont encore les principales victimes.

Le modèle économique du Gabon, base essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles est essoufflé et affiche clairement ses limites.

Le modèle politique lui-même, contesté, ne parvient plus à trouver des solutions novatrices et durables aux difficultés multiformes du pays.

Sur le plan social, le Gabon affiche un faible indice de développement humain, le pays occupe le 109e rang sur 188, les Gabonais s’appauvrissent, s’alimentent très mal, dépendants que nous sommes devenus aux aliments importés et « bourrés d’hormones de croissance ».

Cette malbouffe occasionne silencieusement depuis plusieurs années une hécatombe au sein de nos familles, avec notamment l’apparition des maladies non transmissibles tels que le Diabète, le stress, les cardiopathies (AVC) les cancers, le tout, aggravé par un système de santé défaillant.

La corruption et le détournent des deniers publics sont devenus le sport de prédilection. Chacun y allant avec des trésors d’imagination, a toutes les échelles de la société et dans tous secteurs.

Le Gabon Occupe le 101e rang Sur 174, selon le rapport 2017 de Transparency international.

Les policiers, gendarmes et autre agents de sécurité s’y adonnent avec un zèle défiant toute logique humaine.

Nos militaires, censés avoir étudié la stratégie dans les académies, manquent à l’appel de la société et de la Nation, prompts qu’ils sont à sortir l’artillerie lourde lors des défilés et autres cérémonies mondaines et incapables dans le même temps de résoudre des cas de crimes dans nos quartiers pour  » manque de moyens ». dit-on.

Les employés des maisons de pompes funèbres développent aujourd’hui du « Business  » sur les morts. Nos compatriotes n’ont plus de scrupules, usent et inventent des subterfuges dignes de Polars de Donato Carrisi pour se faire du « blé » a tout prix en cassant des noix sur le dos de tout monde.

Ils sont plusieurs aujourd’hui, les Gabonais prêts à tout pour  » réussir  » même en pactisant avec le  » Diable lui-même « .

Les prêtres, Pasteurs et tous les objecteurs de consciences sont KO debout face a la dérive morale, sociale et économique du pays

Le Gabon se meurt et nul ne semble s’en émouvoir, tout est est fait pour le  » Couler  » davantage.

L’élite, ce  » petit bataillon de grandes âmes vouée à de nobles causes et sensée ouvrir des voies et des perspectives nouvelles à la société, a depuis capitule pour pratiquer de la  » danse du ventre ».

Au Gabon tout le monde veut  » bouffer » Manger devient le « Mantra » répété par tous y compris l’élite  » du pays.

Des citoyens sont devenus corruptibles à souhait. Avec une boîte de sardine a huile de 300 fr, une baguette de pain de 125 Fr et un billet de 5000fr, des chefs et mères de famille au Gabon sont « achetés » en échange de leur vote et cela sans aucune gêne des  » responsables politiques qui trouvent cela normal de bafouer la dignité d’un peuple, la dignité de leurs concitoyens.

Manquant de patriotisme, le Gabonais dénigre son pays à volonté et ses compatriotes même devant des d’autres frères venus d’ailleurs.

Les « responsables  » administratifs, sans Scrupules n’affichent aucune « préférence Nationale » et Octroient des marchés publics importants et des secteurs entiers de l’économie aux ressortissants étrangers.

L’impressionnant parc automobile administratif contraste avec la précarité ambiante au sein des administrations (manque de de papier ; de stylos ; de bloc-notes ; d’ordinateurs pour les agents ; d’encre ; de salles de formation pour l’encadrement et le renforcement de capacités du personnel sur site).

Le Gabon occupe le 24 rang sur 54 au classement Mo Ibrahim pour la bonne gouvernance de 2017.

Un nouvel avatar de Gabonais a été crée, réfléchissant peu, au gros ventre, aux petits pieds et petites mains, réfractaires au travail intellectuel et physique, mais prompt à remplir son ventre envers et contre tout et passer toute la journée à  » papoter ».

Les  » Ministres » et autres « Hauts cadres » ont rompu le contact et la communication avec leur personnel, préférant se barricader dans  » leurs bureaux » protégés par une horde d’agents de sécurité, sortes de milices administratives.

Leur sport c’est de recevoir à huis clos des « entrepreneurs  » à qui sont octroyés des marchés publics de gré à gré.

Les représentants de la communauté internationale au Gabon, effectifs sur le terrain s’évertuent à apporter leurs appuis multiformes au pays, malgré l’indolence affichée des responsables administratifs locaux.

Le fonds Européen de développement finance gratuitement des infrastructures (11e Fed 8 milliards); la banque mondiale apporte des concours importants de l’ordre 600 millions de dollars, la Banque Africaine de développement contribue à hauteur 1,5 milliards de 1962 à 2016 au développement du Gabon.

 

D’autres organismes du système des Nations unies sont également très actifs sur le terrain.

L’impression qui se dégage au contact de tout ceci est que la communauté internationale semble davantage préoccupée du développement du pays que les autochtones eux-mêmes.

Les routes construites par les appuis extérieurs par exemple de lAFD Ndjole-Medoumane ; Lalara Mintzic par l’UE, ont plus de consistance que celles construites par les « entrepreneurs locaux », et qui donnent l’impression aujourd’hui d’avoir subi des bombardements aériens.

Des ressortants venus de pays voisins et d’ailleurs s’installent et occupent aujourd’hui les pans entiers de notre économie et de notre espace territorial vital, au nez et la barbe d’une classe politique et une élite devenue sourde, Aphone, incapables d’analyser en profondeur les risques et les menaces qui nous entourent.

Nos plus belles filles, la fierté de notre pays, les Matrices des générations futures, sont exposées, dévergondées pour des broutilles dévoilant ainsi notre incapacité à protéger les nôtres.

Le Gabon se meurt, il se meurt sans que nul ne sonne le tocsin, ni ne réagisse. Aujourd’hui au Gabon, le seul point d’accord auquel peuvent parvenir les ‘leaders  » de la communauté est le désaccord.  » On va encore faire comment répliqueront plusieurs ».

Pays de nos pères, terre de nos ancêtres, le Gabon a tant donné à ses fils, à l’Afrique et au monde ne mérite pas le sort que nous lui faisons subir.

Notre pays a subi nos propres assauts et incohérences depuis plus de 50 ans, donnons-lui un nouveau souffle, une nouvelle orientation, un nouveau modèle de société.

Redressons notre pays, redonnons-lui de la consistance et de la fierté.

Ils existent des Gabonais intelligents et travailleurs qui font chaque jour leurs preuves ici et ailleurs, mobilisons-les. Appelons au rassemblement.

Créons un cadre moderne, innovant pour optimiser l’intelligence cognitive, affective et Conative de nos compatriotes et résoudre des problèmes auxquels le pays fait face.

Réfléchissons à la redéfinition d’un nouvel « Avatar », un nouveau portrait-robot du Gabonais que nous souhaitons pour notre pays, un Gabonais travailleur, patriote, intègre, reconnu et récompensé par son mérite.

Créons des infrastructures intellectuelles opérationnelles capables d’assurer la continuité de l’Etat. L’équilibre de la société et l’épanouissement collectif et individuel.

 

Très peu connu pour les jeunes gabonais, Patrice Etong Oveng a travaillé à la l’ancienne RTG2 avant d’être nommé conseiller en communication de l’ancien Premier ministre, Casimir Oyé Mba pendant plusieurs années.

 

Il sera ensuite en service pendant un long bail au bureau de la Banque mondiale à Libreville. Actuellement ce fonctionnaire est consultant en communication de développement pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) du NEPAD  et de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

PCP/PIM/18

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